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Dimitri CHOSTAKOVITCH (1906 - 1975)

Pochette (20493 octets) Concertos pour piano et orchestre n°1 & 2
Quintette pour piano et cordes, op.57

Yefim Bronfman (piano) - Quatuor Juilliard 
Thomas Stevens (trompette)
Los Angeles Philharmonic Orchestra
Esa-Pekka Salonen (direction)
Cote Médiathèque

EC5615

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"S'il m'est tenu de faire un choix..." chante Brassens à propos de la guerre 14-18 ; Chostakovitch, lui, n'a pas choisi cette guerre, ni aucune autre d'ailleurs. Mais c'est en 1940 (la guerre suivante) que ce Quintette op.57 a vu le jour. Décider de désigner cette ouvre comme le "chef-d'ouvre" de la musique de chambre de ce compositeur prolifique (entre ses 15 Quatuors à cordes, ses 2 Trios à cordes, et autres) est un choix cruel. Ce qui est emballant, c'est de trouver condensées  dans ce seul quintette  toutes les qualités du compositeur et pianiste, merveilleux créateur de climats : l'angoisse, l'ironie, un certain romantisme, la beauté glacée de la fin du deuxième mouvement, l'exubérance du scherzo, où l'on décèle à nouveau l'angoisse sous-jacente aux guirlandes éthérées du piano. Et puis, après l'intermezzo, magnifique de limpidité, un final "inouï" de science d'écriture. La ligne mélodique, pleine de pièges et de fausse simplicité, aboutit, à mon humble avis, à une des plus belles pages d'écriture pianistique du XXe siècle, ponctuée d'accords et de pizzicati du quatuor à cordes reprenant le thème principal en fin de parcours. Que reste-t-il aux interprètes ? J'apprécie la palette très diversifiée de Yefim Bronfman qui s'accorde à cette musique chatoyante, ainsi que le jeu chaleureux du quatuor, même s'il ne semble pas toujours assez sec et précis dans les passages rythmiques. Le Concerto pour piano et trompette solo op.35, ouvre de jeunesse, est plutôt clinquant. Un lit de cordes, où l'on sent la présence sous-jacente de Gustav Mahler, bien vite effacée par le côté trépidant du final. La trompette apporte cette dérision, si souvent présente chez Chostakovitch, sous forme de clins d'oils à d'autres compositeurs ou ouvres plus légères (par exemple le final, à comparer avec le "Chour des chasseurs" du Freischütz de Weber). Le Concerto pour piano opus 102 offre des accents de dérision dans le premier mouvement (dans le même esprit, écoutez la 9e symphonie de Chostakovitch), mais aussi un côté épique, "militaire" qui aboutit à une magnifique phrase reprise par l'orchestre, suivie par un long monologue qui se termine abruptement. Le second mouvement donne libre cours à un romantisme inspiré mais plus académique, que vient perturber un final échevelé, à la rythmique atypique, qui devrait être propice à la mise en valeur d'un soliste de grand concours international (on peut rêver...).

LJ    

 

 

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