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Jean BARRAQUÉ (1928 - 1973)

Sonate pour piano

Herbert Henck (piano)

Cote Médiathèque

FB2048

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Sommes-nous ici du côté de Debussy, d'un Debussy qui aurait composé dans les années 50, à une époque beaucoup plus dure et inquiète que la sienne (Debussy est mort en 1918) mais dans la direction qu'il aura toujours suivie : du timbre, de l'instant, de l'espace sonore, d'une musique perpétuellement mouvante ? Ou bien sommes-nous du côté de cet effort de rupture, très manifeste dans les années d'après-guerre, en Europe, c'est-à-dire du côté des compositions sérielles dont Barraqué aura été jusqu'à sa mort, en 1973, un défenseur ? 

Nous entendons aujourd'hui peut-être beaucoup plus, dans cette "Sonate" (appellation conjuratoire pour cette anti-sonate !) l'inaboutissement de cet effort prométhéen de construction, sa permanente remise en question, le désarroi qui fait éclater, à chaque moment, le tissu musical. 

Sur Debussy, Barraqué écrivait : "monde mystérieux et secret qui s'invente en lui-même et se détruit à mesure". Cette "sonate" se tient peut-être, en effet, du côté d'un espace sonore ouvert, où l'attention aux événements aléatoires, au matériau, aux ruptures, aux silences, … vient au premier plan.

Segments de phrase, éclats sonores, îlots de sensation,… Nous sommes bien en un sens dans ce monde énigmatique et disséminé qu'à propos de Claude Debussy Barraqué invoquait, et, selon moi, dans une autre histoire de cette modernité que le sérialisme a, longtemps, avec les diverses avant-gardes, prétendu incarner seul.

LL    

 

 

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