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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

Richard WAGNER (1813 - 1883)

Die Walküre

Robert Gambill - Attila Jun - Jan-Hendrik Rootering - Angela Denoke - Renate Behle - Tichina Vaughn
Staatsorchester Stuttgart
Lothar Zagrosek (direction) - Christof Nel (mise en scène) - János Darvas & Thorsten Fricke (réalisation)

DVD Pal - Zone 0 - Son LPCM / AC3 / DTS
Images 16:9 - Sous-titres : GB, D, F, ESP, I - Durée : 229'

Cote Médiathèque

DW1927

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Rappelons d'abord l'originalité de ce Ring enregistré au Staatsoper de Stuttgart qui propose à quatre metteurs en scène différents de réaliser chacun un des quatre opéras. Après la chorégraphie sophistiquée de Joachim Schlömer qui orchestrait avec beaucoup d'invention les rapports compliqués entre les dieux, les géants, les nixes et les nains du Rheingold, Christof Nel s'intéresse avant tout à la psychologie des personnages wagnériens, à leurs ambivalences, à leurs déchirures. Il est vrai que c'est ici que l'humanité surgit dans la Tétralogie. Pour Nel, à la suite d'Adorno, Die Walküre n'est qu'un opéra pathétiquement embourgeoisé. Que voit-on ici si ce n'est deux triangles amoureux, un couple qui se forme entre Siegmund et Sieglinde au premier acte et un autre couple, Wotan et Brünnhilde, qui se défait au troisième. Angela Denoke traduit avec force et dramatisme une Sieglinde en attente. Chez Wagner, l'amour n'existe que sous la forme animale du coup de foudre, anticipant la proposition freudienne des actes abrupts et excessifs. Nel l'explicite avec l'apparition en projection de Notung, l'épée laissée par Wotan pour Siegmund, sur le corps de Siegliende. Quant au Siegmund de Robert Gambill, il déploie surtout ses qualités dans les parties lyriques. À leurs côtés, Attila Jun souligne toute la brutalité d'Hunding. "Les humains ont les mêmes problèmes que les dieux et vice versa" affirme Christof Nel. Wotan et Fricka, en vieux couple usé et dédaigneux, semblent se haïr intimement. Rootering rend admirablement les facettes de cet homme échoué qui n'a plus que Brünnhilde pour le faire sortir de son narcissisme symbolisé par son attachement à ses statuettes. Le troisième acte nous transporte dans une sorte de grand hall d'entreprise où les Walkyries transportent les héros morts sur un tapis roulant. Et la séparation du père et de la fille sera marquée par la réduction du contact entre les deux par la seule entremise de la vidéo de surveillance. Un dernier mot pour saluer le travail admirable de Zagrosek qui impose un Wagner rapide, évident.

BvL    

 

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