Médiaquest (314 octets) mcfb (696 octets)

 

Benoît MERNIER (1964)

Quintette avec clarinette (1998/99) - Les niais de Sologne (1999) - Les idées heureuses (1996/97) - Intonazione (1995)

Jean-Michel Charlier, clarinette -

Quatuor Danel - Ensemble Musiques Nouvelles* - Ensemble Ictus** - Orchestre Philharmonique de Radio-France***
Fabian Panisello* - Georges-Elie Octors** - Michaël Schonwandt***

Cote Médiathèque

FM5175

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Jamais oeuvres contemporaines ne m'auront procuré plus de plaisir que celles-ci. Sans renier les oeuvres-clés de maints chefs de file de "l'avant-garde" et l'émotion de leur découverte, j'avoue ici un double plaisir : celui, égoïste et bien subjectif, de l'écoute et celui, annoncé depuis une dizaine d'années, de voir se confirmer l'éclosion d'un nouveau mode d'expression musicale, plus serein, plus chaleureux qui, pour autant, ne cède en rien à une quelconque facilité. Tout simplement, le langage s'est clarifié et ses rudesses ou violences laissent la place à la douceur et à la pacification. A l'écoute de ces oeuvres riches de timbres et de couleurs, on éprouve une sorte d'apaisement semblable à celui que l'on peut ressentir lorsque, après l'orage, se dessinent les premières échancrures de ciel bleu et que, enivré par les senteurs révélées par l'averse, le merle siffle, victorieux. Elève de Philippe Boesmans et profondément influencé par Magnus Lindberg, Benoît Mernier a développé un style personnel qui sollicite de l'auditeur tant le sens auditif que le sens visuel. Les changements d'atmosphère, le chatoiement des timbres, la complexité des rythmes, la virtuosité et la richesse de l'ornementation sont autant d'éléments qui séduisent l'ouïe en même temps qu'ils éveillent l'imagination. A chacun de se laisser pénétrer du climat onirique qui baigne ces pages et de se laisser gagner par les visions que suscite un monde sonore d'une telle richesse. Le Quintette pour clarinette et cordes, destiné à l'origine à accompagner un film muet, s'accommode très bien d'être désolidarisé de l'objet pour lequel il a été pensé. La référence à une action apparaît d'elle-même par la relation étrange, et non dénuée de tensions, entre les différents instruments qui s'épient, se côtoient, se toisent. Les niais de Sologne, pour huit musiciens, Les idées heureuses, pour deux pianos et percussions à clavier, et Intonazione, pour orchestre, empruntent toutes trois leur titre au répertoire baroque dont le compositeur apprivoise le dynamisme, l'alternance des rythmes, la limpidité. La matière est toujours en mouvement et un flux constant de jaillissements et d'alluvions modifie sans cesse les éclairages, à l'image du peintre qui, pour capter tous les secrets de la lumière, dépose sur la toile d'innombrables et subtils coups de pinceau. Quant aux interprètes, ils sont tous, sans exception, aussi convaincus que convaincants. La musique de Benoît Mernier est à leur mesure et la maîtrise dont ils font preuve n'est pas étrangère à l'attention que, d'emblée et sans relâche, l'auditeur porte à l'ensemble de ce programme. Un vrai bonheur, renouvelé à chaque instant et qu'on se doit de connaître sans tarder.

PW    

 

 

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