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Lulu
Laura Aikin, Cornelia Kallisch, Katharina Peetz, Andrea Bönig, Peter Keller, Steve Davislim, Alfred Muff, Peter StrakaChoeurs et Orchestre du Opernhaus Zürich
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Médiathèque
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Mythe par nature, mythe par sa genèse, par sa naissance mutilée, mythe qui reflète le moi profond du créateur, Lulu force les spectateurs et les acteurs à l'introspection. Relation homme-femme, relation amoureuse, lesbienne, amant, époux, toutes les formes de l'amour sont traitées de toutes les manières. Lulu n'est pas seulement un génie féminin, un miroir dans lequel se reflète le désir des hommes, elle est aussi celle contre qui les hommes ont péché. Rolf Glittenberg voit en Lulu un être bloqué dans son développement à l'âge de douze ans. C'est à cet âge qu'elle rencontre Schoen qui abuse d'elle (c'est raconté dans le film du 2e acte) et qui la conduit dans la rue. La mort, la corruption que Lulu apporte aux hommes qu'elle rencontre peuvent être compris comme sa vengeance. Si cette option est magnifiquement défendue dans sa réalisation esthétique et dramatique, on peut lui reprocher d'enleverr une part importante au mystère de l'héroïne principale. Se basant sur une lettre de Berg à Webern où le compositeur s'interroge sur la configuration de son troisième acte, l'Opéra de Zürich choisit de retourner à la version inachevée de Berg, plutôt que prendre la version en trois actes achevée par Cerha. Choix curieux quand on connaît le souci de symétrie affiché par Berg et détruit dans cette version en deux actes. Reste malgré tout une vision noire, peut-être par moment lourdement chargée de symboles, mais somme toute intéressante.BvL |
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