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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

Johann Sebastian BACH (1685 - 1750)

Troisième Concerto Brandebourgeois en Sol majeur BWV 1048 - Concerto pour deux violons et cordes en ré mineur BWV 1043 - Suite en Ut majeur BWV 1066 - Concerto pour hautbois et violon en ut mineur BWV 1060


Café Zimmermann

Cote Médiathèque

BB0774

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Il faut que jeunesse se passe... C'est bien connu ! Et c'est bien de jeunesse qu'il s'agit dans cette enfilade effrénée de concertos de Jean-Sébastien Bach qui pète de santé et de juvénile ardeur. Techniquement, rien à dire... Que du contraire ! Tous les instrumentistes sont animés du même souffle, un peu ravageur, qui leur permet de faire valoir toute leur virtuosité et d'appréhender ces pages sans effort apparent. Par contre, s'ils n'étaient quelques mouvements lents pour permettre à l'auditeur d'abaisser son rythme respiratoire, ce dernier friserait à plusieurs reprises l'asphyxie. Bien sûr, on ne joue plus Bach comme il y a cinquante ans mais faut-il pour autant en arriver à confondre BWV et BMW ? Pourquoi ces allegros à ce point vifs que les phrases se succèdent sans respiration, sans ces petits silences qui éveillent l'attention et traduisent la sensibilité, sans quelques nuances d'expression qui donneraient un peu d'ampleur à ce discours, à la longue monotone ? Pourquoi ce continuo incontestablement bien charpenté mais à ce point "speedé" qu'on s'attend à tout instant à ce qu'une section rythmique entre en jeu, question de souligner l'éternelle jeunesse du Cantor de Leipzig ? On l'aura compris, cet enregistrement est résolument "tendance" et a tout pour plaire à un public sensible à ces pulsions vives qui transforment certains mouvements de ces concertos en une sorte de mouvement perpétuel. Personnellement, ce disque, on l'aura compris également, n'est pas celui qui m'a séduit le plus, les premiers enregistrements de "Café Zimmermann" m'étant apparus plus mesurés. À travers lui, je m'inquiète de cette propension qu'ont certains interprètes à privilégier la vélocité au détriment de l'articulation. Un peu comme à la télévision où certains feuilletons ne deviennent compréhensibles que grâce aux sous-titres. Non, je ne suis pas un nostalgique de la bonne vieille rhétorique mais un peu plus de sagesse et de profondeur me rassureraient sur le devenir de l'interprétation.

pw    

 

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