Accueil I Notre sélection discographique I Les disques du mois I En concert I Nos dossiers I Liens I Contenu du site

Travers-sons

Le choix des médiathécaires

HOMMAGE À DURUFLÉ

Maurice Duruflé - Thierry Escaich

Thierry Escaich
Cambridge Voices
Ian de Massini

Cote Médiathèque

ED9485

Pour connaître des détails supplémentaires et la disponibilité de ce média, cliquez sur la cote.

Le centenaire de la naissance de Maurice Duruflé a donné lieu à bien des hommages mais celui-ci sort assurément du lot par sa qualité. Inutile de redire à quel point le jeu de Thierry Escaich est époustouflant, d'autres enregistrements récents sont là pour en témoigner. Les Cambridge Voices donnent aux pièces vocales à la fois leur part de mystère et la rigoureuse précision que demande l'écriture raffinée de Maurice Duruflé. Le choix du programme montre un souci de progression et une vision d'ensemble qui font de ces 69'18'' de musique, un moment intense et passionnant. Au départ, l'incipit grégorien du Te Deum suivi par la fulgurance du Te Deum, improvisation de Charles Tournemire retranscrite par Maurice Duruflé. La prise de son confère une très grande lisibilité à l'orgue, les staccatos incantatoires gardent toute leur clarté. Le prélude de la Suite op. 5 naît dans l'intensité du silence créé par un Notre Père d'une douceur impalpable. La Toccata allie maîtrise et emballement, poésie et frénésie. Mais ce qui fait de ce disque une exception, c'est l'idée d'avoir mis en perspective les motets de Maurice Duruflé avec des commentaires improvisés à l'orgue par Thierry Escaich dans un grand respect du style et de l'équilibre des proportions. Il y a beaucoup d'imagination et de savoir-faire dans cette musique de l'instant qui évoque, par certains côtés, l'univers poétique de Jehan Alain. Le point d'aboutissement de cette évocation est une pièce composée par Thierry Escaich : In Memoriam. Au départ d'une texture vocale se développe le texte à la fois en latin et en français. Tout fait sens ici, l'orgue évoque des passages de la Suite op. 5, le chœur énonce des fragments du Dies Irae renvoyant ainsi au Requiem de Maurice Duruflé. Le climat est plutôt celui de la contemplation, alternant les passages instrumentaux avec les interventions du chœur. Pas de grands déferlements sonores mais une profondeur de vue mêlant la nostalgie à la sérénité, à l'image de ce dernier accord dans lequel s'entendent d'infimes mouvements de secondes mineures.

AG    

 

Copyright © 2003 La Médiathèque