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Études-Tableaux op.39, n° 1 & 2 / op.33, n°6,
2 & 9
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Médiathèque
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Au terme des cinquante-sept minutes que dure l'audition de ce disque, je reste sans voix... et sans doigts pour écrire le moindre commentaire tant je suis convaincu qu'aucun mot n'est assez fort pour traduire les sentiments que tout un chacun éprouvera en découvrant l'incroyable talent, l'incroyable perfection technique, l'incroyable musicalité, l'incroyable sensibilité de cette toute jeune pianiste. J'ai déjà eu l'occasion de marquer toutes les réserves d'usage à l'égard de ces enfants prodiges, étoiles fulgurantes dont la brillance se ternit à peine accrochées au firmament et qui, au fil des années, ne vivent plus que dans les souvenirs parce qu'un jour elles avaient été jeunes et que cette jeunesse leur pardonnait bien des choses. Ici, il n'y a rien à pardonner car tout n'est que perfection. Lise de la Salle ne demande pas qu'on pose sur elle le regard souriant et d'emblée favorable que l'on pose sur les enfants prodiges mais elle appelle, de toutes évidence, le jugement que l'on porte sur une pianiste accomplie, égale des plus grands à qui elle emprunte quelques pièces maîtresses de leur répertoire. Dès les premières mesures de l'Étude en do mineur de Rachmaninov, le ton est donné... la passion maîtrisée, une riche palette de nuances, l'intelligence du discours, la diversité des éclairages... Même envoûtement dans la seconde Étude, toute d'intériorité, d'équilibre et de sérénité... Même bonheur répété à l'infini tout au long d'un programme où elle oppose subtilement les caractères slave et français. Clarté et poésie sont les maîtres mots de son interprétation de la Sonatine et de Miroirs de Ravel. Les élans de la jeunesse se voilent par instants des reflexions et des angoisses de l'âge mûr, conférant une certaine fragilité qui rend plus précieux encore ce moment d'écoute exceptionnel. Quelques photos illustrent la jaquette et le livret qui accompagnent le disque, on y voit un visage espiègle, presque enfantin,... plus loin, le sourire d'une très jeune femme. Plus loin encore, un sourire joyeux faisant sienne la phrase de Ben : "L'essentiel est que je communique". Enfin, en dernière page de couverture, un regard soudain grave, pensif... le reflet de cette gravité qui donne à son jeu ce poids indispensable, cette maturité saisissante. En ce début de printemps, inclinons-nous devant ce talent prometteur dont on peut gager qu'il conduira loin, très loin....PW
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