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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

Wolfgang Amadeus MOZART (1756 - 1791)

Le Nozze di Figaro

Véronique Gens - Patrizia Ciofi - Angelika Kirchschlager - Lorenzo Regazzo - Simon Keenlyside
Collegium Vocale Gent - Concerto Köln
René Jacobs

Cote Médiathèque

CM8636

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Après un remarquable Cosi fan tutte, après les échos élogieux de la presse pour une production réalisée au Théâtre des Champs-Élysée à Paris, nous attendions avec curiosité l'enregistrement des Nozze di Figaro de Mozart sous la direction de René Jacobs. Et les amateurs de surprises y sont comblés. Comme on s'en doute, le chef gantois remet à l'honneur toute une série de pratiques de l'époque de la composition comme un continuo réalisé par un pianoforte volubile qui ne se tait pas durant les airs ou comme l'improvisation d'ornementation par les chanteurs lors des points d'orgue. Il rétablit également les airs de Marcellina et de Basilio du quatrième acte, toujours coupés en représentations. Mais ce qui est l'essence même de l'interprétation musicale de René Jacobs, c'est le changement continuel, le saut brusque, la rupture. En langage théâtral, le mot italien recitare signifie jouer et les protagonistes de cette production prennent cette assertion à la lettre en soulignant la moindre variation d'intention du texte. Les tempos sont contrastés, en général plus lents que la moyenne, mais avec quelques violentes oppositions comme le Aprite, presto, aprite pris à train d'enfer (1'00 - en comparaison, Harnoncourt met 1'23). Les meilleures prestations vocales se situent dans le monde des valets avec la Suzanne voluptueuse de Patricia Ciofi et le Figaro solide de Lorenzo Regazzo. Du côté des femmes, ni Véronique Gens, ni Angelika Kirchslager n'émeuvent ou ne convainquent entièrement. Le comte Almaviva, par contre, est campé par un Simon Keenlyside en pleine possession, de ses moyens à savoir un étonnant appareillage de séduction et de force furieuse.

BvL    

 

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