Salvatore SCIARRINO (1947)

Indéniablement, il existe un son Sciarrino. Les récents Ars Muisca 2000 et 2001 nous ont donné moult exemples de cette musique d'essence nocturne, souvent au bord du silence.   Les Quattro Notturni (1998) sont autant d'inventions d'écriture instrumentale. Chacune de ces pièces cherche de nouvelles productions du son comme, par exemple,   la résonance mobile ou l'utilisation des bruits de la mécanique du piano. Ces partitions sont inimaginables dans une grande salle: elles ne passent que dans l'intimité du rapport auditeur/interprète. Mais le presque-silence n'est pas la figure unique du style de Sciarrino. Dans les Sonates, on trouve des éclats violents, répétés. Mais ce ne sont pas là recherche de rythme ou de timbre, mais volonté de déstabiliser l'auditeur loin de sa position habituelle au profit d'une position de "guetteur du son". Enregistrées le 23 mars 2000 dernier, au cours d'une soirée de récital donnée au Théâtre Marni dans le cadre d'Ars Musica,  ces partitions sont autant de miroirs de l'angoisse du monde.

BvL