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Le choix des médiathécaires |
Il Ritorno d'Ulisse in patria
Vesselina Kasarova - Dietrich Henschel - Jonas Kaufmann - Isabel
Rey - Thomas Mohr
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Cote
Médiathèque
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Il Ritorno d'Ulisse in patria a été créé
sans doute au début de la saison du Théâtre San Cassiano de 1640.
C'est dans ce théâtre qu'eut lieu la première représentation payante
d'un opéra. L'oeuvre nous est connue par deux sources, une
partition manuscrite découverte dans les collections de la Bibliothèque
nationale de Vienne et un livret à la Biblioteca Marciana de Venise.
Comme souvent, ces sources ne concordent pas puisque Venise nous laisse
entrevoir un opéra en cinq actes tandis que la partition de Vienne
n'en contient que trois. Le manuscrit ne livre aucune instrumentation.
On sait d'après des livres de comptes qu'il n'y avait qu'une dizaine
d'instrumentistes : violon, cordes graves, théorbes et claviers. Les
choix d'Harnoncourt privilégient, non pas l'économie, mais une reconstitution
fastueuse, dans l'esprit des opéras de cour. Après l'époustouflante
production Ponnelle / Harnoncourt (BM7253)
où les musiciens et les chanteurs bourdonnaient en tous sens,
cette nouvelle production de l'Opéra de Zurich marque la volonté
d'afficher une radicalité, un théâtre du pauvre où les
moyens ne sont utilisés qu'à bon escient. Omniprésent,
le mur blanc d'un maison méditerranéenne, percé de fenêtres,
et un plateau tournant : Gilles Aillaud, le fidèle décorateur
de Grüber, imagine un décor où le réalisme
confine à la stylisation. Dans cette sobriété
dramatique, quelques moments de grâce comme un instant infini,
comme suspendu dans le vide, la lente et longue litanie de Kassarova,
Pénélope bloquée dans sa solitude et son attente
insupportable du retour improbable d'Ulysse, ou la magie d'un théâtre
de marionnettes pour la très longue scène de l'affrontement
avec les Prétendants. Et surtout l'élégance des
corps et des gestes, à la fois ténus et tendus.
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