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Iphigénie en Tauride Mireille Delunsch - Simon Keenlyside - Yann Beuron - Laurent Naouri - Alexia Cousin |
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Médiathèque
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Il est toujours étonnant de réaliser qu'un des plus grands créateurs de l'opéra français au XVIII°siècle, Christoph Willibald Gluck, est allemand. Il fut même le protagoniste involontaire d'une vaine querelle de style, la"querelle des gluckistes et des piccinnistes", Gluck représentant l'école néo-classique française face à la tradition de l'opéra italien.
Iphigénie en Tauride d'après Euripide, son avant-dernier opéra, et aussi son plus grand succès parisien, réunit tous les efforts novateurs de Gluck. L'orchestre et les choeurs y tiennent un rôle essentiel. Le prologue de l'opéra, une dramatique évocation de la tempête qui fera échouer nos héros sur l'île, nous plonge d'emblée au coeur même de l'action. Les choeurs sont présents tout le long de l'oeuvre et retrouvent l'importance qu'ils avaient dans le théâtre antique. La virtuosité vocale tant prisé des Italiens, laisse la place ici à un chant plus mélodique et expressif. Marc Minkowski dirige merveilleusement un très bel ensemble d'instruments anciens. Les timbres sont riches et colorés, les intonations d'une grande force dramatique. Mais la réussite de l'entreprise tient aussi beaucoup à une distribution homogène de grande qualité. Nous avons avec Mireille Delunsch une Iphigénie pathétique. Simon Keenlyside campe un Oreste d'un style sans faute, à la diction irréprochable. Les autres solistes incarnent également leur personnage avec beaucoup de justesse. Une version pleine de fougue, qui ravira certainement tous les amateurs de l'opéra gluckien et qui, sans aucun doute, sera pour beaucoup une découverte heureuse. CCB |
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