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Les portraits de musicien du genre "une vie, un oeuvre" sont souvent construits sur un mélange d'extraits de concerts et de répétitions, de commentaires de bon ton par des proches, des voisins et des cousins éloignés ou par des solistes ou des musiciens ayant travaillé sous la direction du maître. Le tout matiné de quelques analyses pseudo-pertinentes du réalisateur et de quelques réflexions du maestro lui-même. Heureusement pour nous, Solti est ce qu'en télévision on appelle un bon client, une personnalité suffisament forte et volubile pour faire marcher le film tout seul. Il est vrai que même au seuil de la mort (le trournage a été achevé quelques semaines avant son décès), Solti montre une énergie inépuisable et un bagout d'enfer. N'ayant pas à souffrir d'une surexposition médiatique comme Karajan par exemple, Solti conserve suffisement d'inconnues pour soutenir l'attention du spectateur. Réalisé par La BBC, ce portrait s'intéresse surtout à la partie hongroise, munichoise, londonnienne de sa carrière ainsi qu'à sa longue relation avec l'Orchestre de Chicago. Par contre son passage au Festival de Bayreuth et à la tête de l'Orchestre de Paris sont omis. Sa carrière discographique est également évoquée avec l'enregistrement du Ring à Vienne ou cette amusante cérémonie à la Royal Academy de Londres où son éditeur (London / Decca) lui offre son premier contrat de la fin des années 40, contrat qu'il avait déjà demandé à modifier (car si l'on comprend bien les demis-mots de l'orateur, cela semble une de ses bonnes habitudes). Au total une emission très plaisante à suivre.BvL |