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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

Dimitri CHOSTAKOVITCH (1906 - 1975)

Symphonies n°5 & 9


Orchestre du Kirov, Théâtre Marinski, Saint-Petersbourg
Valery Gergiev

Cote Médiathèque

EC5175

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D'après les témoignages de la première, l'atmosphère était particulièrement tendue pour la création de la Cinquième symphonie de Chostakovitch. On était au plus profond des purges staliniennes et le compositeur était, depuis le scandale de sa Lady Macbeth, surveillé de prêt par les autorités soviétiques. Par rapport aux précédentes, le langage de cette symphonie s'est adouci, sa forme est plus conforme au moule classique. Mais c'est aussi une musique du double langage, une musique faussement optimiste. Si certains chefs conduisent l'oeuvre au premier degré, d'autres ont essayé d'en accentuer la noirceur. Karel Ancerl avait admirablement mis en évidence toute la tragédie inscrite entre les notes. (EC5059 ou EC5178). Dans le premier mouvement, Gergiev souligne le poids d'une atmosphère qui s'alourdit, d'une tristesse qui s'en va au loin, d'une mélancolie qui tourne à l'ironie. Par moment, nous sommes proches de l'ambiance de certaines pages de l'Alexandre Nevski de Prokofiev. Le deuxième mouvement, dans l'esprit des ländler de Mahler, est mené avec souplesse dans un esprit populaire. Le lyrisme désolé de Gergiev souligne le climat douloureux du troisième mouvement. Et le chef russe plombe le final en ralentissant le motif final. Les cuivres criards et les dissonances achèvent de transformer ce motif joyeux en apothéose faussement majestueuse. A coté de cet indéniable réussite, on restera sur sa faim dans l'interprétation d'une Neuvième symphonie qui ne parvient pas à animer la bonne humeur et l'esprit satyrique d'un partition spirituelle et légère.

BvL    

 

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