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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

Anton ARENSKY (1861 - 1906)

Symphonie n°1, op.4 - Cantate pour le dixième anniversaire du couronnement, op.26, pour soprano, baryton, choeur et orchestre - Fantaisie sur des thèmes de I.T. Ryabinin, op.48, pour piano et orchestre - Variations sur un thème de Tchaïkovski, op.35a - Trois quatuors vocaux, op.57, avec accompagnement de violoncelle

Tatiana Sharova, soprano - Andrei Baturkin, baryton - Tatiana Polyanskaya, piano - Dmitri Miller, violoncelle
Russian State Symphonic Cappella
Russian State Symphony Orchestra
Valeri Polyansky

Cote Médiathèque

DA9008

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Relégué au second plan, éclipsé par des personnalités telles que celles de Tchaïkovski, Rimski-Korsakov ou Rachmaninov, Anton Arensky mérite pourtant davantage que l'audience discrète qui lui est accordée par les maisons de disques européennes, hormis la firme Chandos qui ose, en ne cessant de multiplier ses efforts en ce sens, défendre toute une série de compositeurs. Sans elle, ceux-)ci auraient bien peu de chances d'être connus du public occidental. Une nouvelle preuve de ce militantisme nous est fournie par la présente anthologie dédiée à ce très bon élève de Rimski-Korsakov, fervent admirateur de Tchaïkovski et, à son tour, brillant professeur au Conservatoire de Moscou. Dès les premières mesures de la Symphonie, écrite par un jeune homme de vingt-deux ans, on est conquis par cette musique, russe jusqu'aux tréfonds de l'âme et qui, bien sûr, doit beaucoup aux illustres compositeurs de l'époque romantique qui en furent les chantres absolus. Mais serait-ce là une raison de bouder une page inventive, élégante et joliment orchestrée ? La Cantate pour le dixième anniversaire du Couronnement, en l'occurrence celui du Tsar Alexandre III, souffre, par contre, de son caractère de pièce de circonstance. La mélodie mythique, qui est celle du couronnement dans Boris Godounov, est évoquée à plusieurs reprises et encadre quelques moments de bravoure défendus de façon inégale par Tatiana Sharova et Andrei Baturkin. Le style de ce dernier frise plus d'une fois la vulgarité. Oublions donc cette chose un peu incongrue et laissons-nous entraîner par le souffle de la Fantaisie sur des Thèmes de Ryabinin qui n'était autre que l'héritier d'une famille de bardes qui ont, de génération en génération, sauvegardé un patrimoine vocal populaire joliment évoqué dans cette pièce virtuose, assez brève, mais qui peut se mesurer sans crainte à de nombreuses pages du répertoire romantique pour piano et orchestre. Les thèmes sont beaux et le compositeur les habille de couleurs suffisamment contrastées pour en souligner la diversité de caractères. Les Variations, sur une mélodie extraite des Chansons pour enfants de Tchaikovski, sont une orchestration, réalisée par Arensky lui-même, d'un mouvement du quatuor à cordes qu'il écrivit à la mort de Tchaïkovski. C'est sans conteste la page la plus bouleversante de cet enregistrement. Polyansky et l'Orchestre Symphonique de Russie y atteignent un degré élevé de perfection qui tient tant à l' équilibre entre les voix qu'à leur clarté. La justesse du ton, la retenue dans l'emphase, le choix des tempi assurent la cohérence d'une interprétation qui opte pour la gravité plutôt que pour le pathos. Les Trois quatuors vocaux qui succèdent aux Variations en prolongent le caractère douloureux et méditatif. On notera la fusion particulièrement réussie entre la sonorité du violoncelle solo et la douceur quelque peu mystérieuse de l'ensemble vocal.

PW    

 

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