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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

Alexander TCHÉREPNINE (1899 - 1977)

Prière symphonique, op.93 - Concertos pour piano n° 2 et 4 - Magna Mater, op.41

Noriko Ogawa, piano
Singapore Symphony Orchestra
Lan Shui

Cote Médiathèque

ET2947

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À vingt-trois ans, le jeune Tchérepnine découvre Paris et adhère d'emblée aux propositions d'une jeune école de compositeurs au sein de laquelle figurent des noms aussi prestigieux que Stravinsky, Honegger, Ravel ou Martinu . Farouchement antiwagnérien et peu séduit par l'esthétique impressionniste, Tchérepnine crée son propre langage, vigoureux, fait de dissonances et d'éléments empruntés aux traditions occidentales et orientales. Émigré en Géorgie lors des troubles qui agitèrent la Russie au début du XXe siècle puis, plus tard, fasciné par la Chine qu'il découvre à l'aube des années trente, il élabore un langage original où il se montre sensible aux systèmes modaux qui sont ceux des pays où il a vécu et voyagé. Le présent enregistrement épingle quatre oeuvres très contrastées et de périodes diverses. La magistrale Prière symphonique qui ouvre le programme est l'oeuvre la plus tardive et conduit un thème majestueux au travers de métamorphoses rythmiques impressionnantes. Le Deuxième concerto, par contre, laisse éclater une joie juvénile tempérée par quelques moments de douce rêverie. C'est là, sans doute, la page qui s'apparente le plus à celles des compositeurs de la première moitié du siècle. Magna Mate, première oeuvre purement orchestrale de Tchérepnine, date de 1926 - 1927 et est construite selon une progression particulièrement impressionnante. La transparence des premières mesures s'efface peu à peu pour laisser l'orchestre envahir l'espace avant de succomber à l'irrésistible appel des percussions. Enfin, le Quatrième concerto pour piano se réfère directement à la Chine pour laquelle le compositeur manifeste un intérêt particulier et qu'il évoque ici dans un triptyque où le descriptif et le poétique s'associent étroitement au caractère épique. Inspiré par des récits de la tradition populaire, le concerto s'achève dans la liesse la plus totale. Soulignons l'éblouissante prestation de Noriko Ogawa au piano et de l'Orchestre Symphonique de Singapour, magistralement dirigés par Lan Shui. Non seulement, ils traduisent, sans jamais faillir, les élans, les passions et les subtilités de ces pages si diverses mais, en plus, ils contribuent à leur résurrection car, faut-il l'avouer, leur diffusion était, jusqu'à ce jour, plutôt confidentielle.

PW    

 

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