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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

CLAVIORGANUM

Sweelinck - Frescobaldi - Pachelbel - Buxtehude - Bach

Claudio Brizi, claviorganum

Cote Médiathèque

GB4232

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Jusqu'il y a peu, le claviorganum apparaissait comme le monstre du Loch Ness de l'organologie. Décrit dans les traités anciens, on le savait utilisé par de grands compositeurs et interprètes de la Renaissance et de l'époque baroque. Et pourtant, à notre connaissance, aucun instrument de ce type n'est parvenu jusqu'à nous. Au point que les dictionnaires et encyclopédies de ces dernières décennies omettent souvent de le citer. Évidemment, puisqu'il s'agit d'un instrument double (un orgue de chambre sur lequel est posée une épinette ou un clavecin), on peut comprendre que ces deux éléments furent désolidarisés au cours des siècles. Assez curieusement, en moins de deux ans, les claviorganums refleurissent comme pâquerettes au printemps. Gustav Leonhardt en utilise un dans un très beau récital enregistré pour la firme Alpha, Élisabeth Geiger en fait le choix comme instrument réalisateur dans les récentes Sonates du Rosaire de Biber avec Alice Piérot au violon et un disque entier, celui dont il s'agit ici, lui est consacré par Claudio Brizi. Bien sûr, tous ces instruments sont reconstitués et diffèrent les uns des autres. Celui de Claudio Brizi associe un orgue de seize jeux avec pédalier avec un clavecin à deux claviers, les deux instruments étant "accouplés" entre eux par un mécanisme qui permet de les faire sonner ensemble. Le résultat est vraiment séduisant et offre des possibilités non seulement sur le plan sonore mais également au niveau de la clarté que le claviorganum apporte dans la lecture de certaines oeuvres. Claudio Brizi a construit son programme un peu à la manière d'un tour de chant, enchaînant les pièces par groupes et évitant ainsi le caractère figé de petits morceaux qui se succèdent sans vie. Utilisant brillamment les différents registres offerts par le claviorganum, son sens du phrasé autant que la subtilité avec laquelle il varie le toucher animent sans cesse ces musiques que le contraste entre l'instrument à cordes pincées et celui à vent éclaire tout différemment. Hélas, pourquoi fallait-il terminer par un Concerto italien de Bach sans avoir pris soin de vérifier et corriger l'accord du clavecin ? Toute la pertinence de cette interprétation qui met si bien en lumière le contraste entre solo et tutti passe cruellement au second plan tant le manque de justesse devient insupportable. Dommage car les quarante minutes qui précèdent sont réellement enthousiasmantes et ne méritent pas cet accroc final qui fait figure de déchirure dans une toile de maître. Á écouter donc.... pour ces quarante minutes et espérer, bien vite, un nouvel enregistrement du Concerto italien, parfaitement audible, cette fois.

PW    

 

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