|
|
|
|
 |
Ariadne auf Naxos Deborah Voigt, Anne Sofie Von Otter, Natalie Dessay,
Staatskapelle Dresden |
| Cote
Médiathèque
Pour connaître la disponibilité de ce média, cliquez sur la cote. |
L'homme le plus riche de Vienne a engagé une troupe lyrique et un groupe de bouffons italiens pour une grande soirée de gala qu'il donne chez lui. Le problème est de savoir qui commencera ou achèvera la soirée. Le compositeur de l'opéra est effaré d'apprendre que l'on donne un divertissement superficiel et vulgaire après son œuvre d'inspiration mythologique (Ariane et Bacchus) posant de graves questions existentielles. Mais, comme le lui fait remarquer le majordome, il peut vivre six mois avec ce cachet providentiel. Et, au beau milieu de l'agitation générale, le maître de maison décide que les deux programmes seront donnés en même temps. La partition d'Ariane à Naxos se divise en deux pans: un prologue, la préparation du spectacle et l'opéra proprement dit. Les interprétations de Sinopoli ont toujours fait l'objet de controverses infinies : plus d'un a été choqué par les effets appuyés et par une direction qui s'attache trop peu à la lettre des partitions. Pourtant, ces visions inhabituelles secouaient nos routines d'écoute, nous obligeaient à réévaluer notre regard sur les partitions, comme dans ce nouvel enregistrement d'Ariadne auf Naxos. Certes, nous n'avons plus le bruissement, la vivacité de l'enregistrement de Boehm (ES7719), ou le théâtre de Karajan (ES7711). Mais, à la place, nous gagnons une alchimie rare des timbres, une direction lente qui décortique à loisir les finesses d'une quasi musique de chambre. En plus, cette intégrale offre LA Zerbinetta : Natalie Dessay. Il faut entendre cette voix, ahurissante de virtuosité et de plénitude sonore, deployé une ligne de chant exemplaire. Elle restera, pour moi qui ai eu la chance de l'entendre triompher dans ce rôle à Salzbourg (production retransmise par Arte), un de mes plus intenses moments musicaux. BvL |
Copyright © 2001 La Médiathèque - |
