Médiaquest (314 octets) mcfb (696 octets)

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Helmut LACHENMANN (1935)

Das Mädchen mit den Schwefelhölzern  (La Petite fille aux allumettes)

Staatsopernchor et Staatsoperorchester Stuttgart
Lothar Zagrosek

Cote Médiathèque

FL1295

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L'oeuvre de Lachenmann, chauffée dans les forges de la résistance marxiste et de la théorisation philosophique auprès de Luigi Nono à Venise, refroidie dans l'empirisme et l'apprentissage du matériau instrumental auprès de Stockhausen dans les studios de Cologne, brûlante et glacée à l'arrivée, opère un grand vide autour d'elle. Les techniques de jeu traditionnelles sont l'exception dans son oeuvre car, pour Lachenmann, aucun materiau sonore n'est innocent, il est toujours chargé, par l'histoire de la musique, de conventions. Le travail du compositeur consiste à créer un contexte qui puisse le rendre de nouveau intact, intact sous un nouvel aspect. Musique avec images, La Petite fille aux allumettes s'inspire du conte d'Andersen dans lequel une petite fille meurt de froid sous les fenêtres illuminées de la bonne société occupée à fêter le nouvel an. Pour dire cette solitude et ce froid extrême,  le livret ne suit pas un narration traditionnelle. Il mélange le conte de Hans Christian Andersen, un texte de Léonard de Vinci avec cette phrase extraordinaire sur les désordres du coeur à la recherche de la connaissance ("Bientôt montèrent en moi deux choses, la peur et le désir; peur de la grotte menaçante et sombre, désir de voir s'il n'y avait là rien de mystérieux") et un texte de Gudrun Ensslin, membre de la Fraction Armée Rouge, suicidée ou assassinée en prison en 1977. Un opéra où "tout ce que le coeur désire" se heurte à une indifférence sourde et muette : "Il faisait un froid terrible" dit la première réplique de La Petite fille aux allumettes. Les mots eux-mêmes ne se laissent entendre que dans un tremblement, des bruits pneumatiques, des timbres froids. La suite nous propose des séquences bruitistes utilisant des modes de jeu inédits, des sortes de zapping électroacoustique et en final, un solo de shô, l'orgue à bouche japonais. Partition exigeante pour des oreilles traditionnelles, ce premier opéra de Lachenmann propose un voyage hors du commun à qui est prêt à risquer l'aventure.
 

BvL      

 

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