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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

Johann STRAUSS (1825 - 1899)

Die Fledermaus

Christoph Homberger, Mireille Delunsch, Jerry Hadley, Dale Duesing, Olaf Bär, David Moss, Malin Hartelius, Franz Supper, Elisabeth Trissenaar, Kerstin Slawek, Daniel Eberle, Daniela Mühlbauer, Andreas Bettinger

Mozarteum Orchestra Salzburg, Arnold Schönberg Chorus
Marc Minkowski (direction) - Hans Neuenfels (mise en scène) - Don Kent (réalisation)

DVD Pal - Zone : 0 - Son PCM Stéréo, Dolby Digital 5.1
Image 16:9 - Sous-titres : GB, D, F, SP - Durée : 170'

Cote Médiathèque

DS9058

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Cette Fledermaus était le scandale voulu en 2001 par Mortier pour son départ de la direction du Salzburger Festspiele. Les Autrichiens conservateurs poursuivaient notre compatriote afin qu'il mette en scène le répertoire "authentiquement autrichien". Évidemment notre directeur artistique allait chercher le metteur en scène qui allait démystifier cette icône de la société bourgeoise de l'empire austro-hongrois du XIXe siècle et mettre à nu ses hypocrisies. Le public traditionaliste de la première n'a pas beaucoup apprécié la mise en scène de l'opérette viennoise de Johann Strauss proposée par Hans Neuenfels, mais les publics suivants furent plus calmes (quand on a payé 520 euro pour une place en première catégorie, on est moins enclin à quitter la salle à la première volée de bois vert reçue...). La première intervention visible du metteur en scène est la réécriture des dialogues et la transformation du gardien poivrot Frosch, qui, dans les représentations viennoises, était joué par un acteur qui improvisait gentiment sur l'actualité du moment, par une sorte d'animatrice qui s'offrait le plaisir d'égratigner le public avec des textes de Karl Kraus, Gottfried Benn ou Hugo Ball. Eisenstein devenait un petit bourgeois au bord du fascisme, fasciné par ce qu'il croit être une vie plus intense au royaume du Prince Orlofsky. Et ce paradis s'obtient par un large usage de la drogue. Le fameux "Chacun à son goût" du texte n'est qu'aux yeux du metteur en scène qu'une idéologie bonne à conduire le pays au bord du gouffre. Dans une mise en scène aussi chargée en intentions politiques, la musique passe au second plan et c'est un tort car Minkowski mène avec une verve et une légèreté incomparables la musique de Strauss. Les chanteurs ont souvent été choisis pour leur qualité d'acteur plus que pour la beauté de la voix. Le cas le plus frappant est le choix, pour le rôle du Prince Orlofsky, d'un chanteur issu du monde du jazz, David Moss, qui introduit dans son interprétation des techniques vocales peu orthodoxes au monde de l'opéra. En final, si le propos général de la production peut passionner, on reste par moment sur sa fin quant à la réalisation des détails. A vous de choisir entre le verre à moitié plein ou à moitié vide.

BvL      

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