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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

Ernest BLOCH (1880 - 1959)

Quintette pour piano n°1 (1923) - Quintette pour piano n°2 (1957)

Ivan Klansky, piano
Quatuor Kocian

Cote Médiathèque

EB7343

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Après une formation musicale éclectique - dont une partie se déroule à Bruxelles (Eugène Ysaïe pour le violon, François Rasse pour la composition) -, Ernest Bloch est invité par une compagnie chorégraphique américaine pour un premier séjour aux États-Unis. Il y débutera une carrière pédagogique qui se prolonge par un poste de direction de l'Institute of Music de Cleveland. De cette époque, date le premier Quintette à clavier, oeuvre admirable de ferveur juvénile, de sensibilité, de poésie. Les mouvements extrêmes sont mus par des pulsions et des forces vives qu'adoucissent le lyrisme du discours et un usage discret, parfois étrangement douloureux, des quarts de ton. L'évocation de chants d'oiseaux dans le troisième mouvement apporte une note à la fois fraîche et surprenante qui casse la véhémence du discours en offrant quelques instants d'un salutaire apaisement. L'andante mistico, dans lequel piano et cordes s'épanouissent en des instants privilégiés de fusion absolue, apparaît comme un moment d'intense méditation et constitue une des plages les plus bouleversantes de ce disque. Le Second quintette date de la toute fin de la vie du compositeur, retiré aux États-Unis, où, à partir de 1940, il avait enseigné à l'Université de Berkeley (Californie). C'est à la demande de cette université qu'il écrit cette nouvelle page dans laquelle on retrouve la même vigueur, la même fougue que celles qui animaient ses oeuvres de jeunesse. Toutefois, l'écriture se structure différemment et laisse davantage apparaître les grands traits d'une architecture puissante. Dans un parfait équilibre, Bloch oppose aux moments de pleine énergie des plages d'une grande douceur élégiaque. Ici aussi, il fait du mouvement lent un rêve apaisé, teinté d'une profonde mélancolie. L'interprétation que donnent Ivan Klansky et le Quatuor Kocian est en parfaite osmose avec la pensée du compositeur. Sobre, cette interprétation ne laisse jamais de place à un pathos inutile. Au contraire, elle souligne avec une délicatesse infinie les raffinements, les nuances, les demi-teintes d'une musique hautement inspirée tandis qu'elle laisse éclater toute sa force - et sans relâche - dans les torrentueux mouvements vifs. Cet enregistrement est une des perles de cette rentrée d'automne !

PW    

 

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