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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

Giaches DE WERT (1535 - 1596)

Madrigaux


La Venexiana

Cote Médiathèque

AW2809

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Dédiée au Duc Alfonso II d'Este, la première édition de la Gerusalemme Liberata de Torquato Tasso paraît en 1581, après de longues années de gestation. Deux exemplaires, autographes, antérieurs à cette première édition, étaient déjà en circulation et plusieurs extraits furent mis en musique par Giaches de Wert, musicien attaché à la cour de Mantoue, qui les inclut dans son Septième livre de madrigaux. Depuis son plus jeune âge, Giaches de Wert vécut en Italie. Il y séjourne dans plusieurs cours princières avant de venir à Mantoue où il exerce la fonction de maître de chapelle sur fond de tensions continues, de cabales, de jalousies. Aussi regarde-t-il avec intérêt en direction de la cour de Ferrare où la musique occupe une place de premier plan. Les idées neuves y sont accueillies avec enthousiasme et d'excellents ensembles, dont le fameux Concerto delle Dame, contribuent à la réputation de la ville. C'est donc là qu'il fera entendre ses fameux madrigaux dans lesquels il réserve aux voix aiguës une place telle qu'on peut supposer qu'il les destinait au Concerto delle Dame. Le lamento de Tancrède sur la tombe de Clorinde y est traité dans un style personnel, proche du récit et donne lieu toutefois à de belles envolées lyriques. L'écriture est d'un rare raffinement et joue sur tous les registres de l'émotion. Le même souci de perfection régit la composition des intermèdes musicaux destinés à accompagner la représentation du Pastor Fido, sur des textes de Battista Guarini, lors du mariage de Charles Emmanuel de Savoie. Les extraits qui nous sont proposés ici témoignent à suffisance d'un raffinement accru et usent de procédés qui ne seront pas sans influencer le jeune Monteverdi. Une fois encore, La Venexiana nous convie à un récital d'une rare qualité et d'une rare beauté. Avec un art infini, toutes les subtilités de l'écriture sont redessinées et ciselées avec le talent d'un orfèvre. Passions, douleurs, mise en parallèle de la nature avec les tourments de la séparation sont soulignées avec une douceur et une profondeur presque célestes. Serait-ce là une des portes du Paradis ?

PW    

 

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