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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

George Frederic HANDEL (1685 - 1759)

Theodora

Dawn Upshaw - David Daniels - Frode Olsen - Richard Croft - Lorraine Hunt
Orchestra of the Age of the Enlightenment
William Christie

Cote Médiathèque

BH4476

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Cette superbe production du Festival de Glyndebourne 1996 méritait, oh combien, une édition DVD. C'est aujourd'hui chose faite et chacun découvrira avec bonheur un des spectacles les plus décapants de cette dernière décennie. Bien sûr, cela tient à la personnalité de Peter Sellars qui, dans ses mises en scène, n'hésite pas à camper une satyre savoureuse de l'Amérique et de ses dirigeants. Il ne s'en prive pas dans cet oratorio où les représentants de l'Empire romain apparaissent sous les traits d'un secrétaire de la Maison-Blanche donnant une conférence de presse devant un parterre de journalistes nourris de Coca-Cola ou de cosmonautes plutôt balourds opposés à un groupe de chrétiens quelque peu illuminés. Mais, tout cela ne serait rien sans une distribution merveilleusement homogène où chaque intervenant est parfaitement à sa place. David Daniels joue ici un de ses premiers rôles importants, par lequel il a fait connaître ce timbre puissant et velouté à la fois qui émeut par sa simplicité et sa chaleur. Richard Croft lui répond avec toute l'autorité et le brillant voulus tandis que, sur le plan des rôles féminins, le duo Lorraine Hunt - Dawn Upshaw est parfait de contraste et de pureté. La première est tout simplement impériale et la seconde, à qui est confié le rôle-titre, traduit avec une rare justesse de ton l'apparente fragilité et l'attendrissante douceur du personnage. Sur le plan scénique, on se lassera peut-être de cette assemblée de chrétiens dont la gestique abuse par trop d'emprunts au rituel du "renouveau charismatique" mais, ne l'oublions pas, c'est d'un oratorio qu'il s'agit ici, c'est-à-dire d'une oeuvre où, à travers les textes, la morale l'emporte sur l'action, ce qui peut nous faire pardonner le caractère répétitif de certaines scènes. L' ensemble instrumental, dirigé par William Christie, connaît ici un de ses meilleurs moments et contribue à la réussite de cette réalisation qu'un amateur de musique baroque et, surtout, de Handel, ne peut se refuser.

PW   

 

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