Accueil I Notre sélection discographique I Les disques du mois I En concert I Nos dossiers I Liens I Contenu du site

Travers-sons

Le choix des médiathécaires

IL GIARDINO DI GIULIO CACCINI

Caccini - Miniscalchi - Radesca di Foggia - Kapsberger - Frescobaldi - San Pietro de'Negri - Trabaci - Francesca Caccini - Barbara Strozzi

Marco Horvat - Olga Pitarch - Eric Bellocq - Bruno Caillat - Angelique Mauillon - Imke David

Cote Médiathèque

AC0609

Pour connaître des détails supplémentaires et la disponibilité de ce média, cliquez sur la cote.

Face à des manuscrits contenant de la musique du XVIe siècle, nous nous trouvons dans la même position que les érudits de la Renaissance face aux vers mesurés de la poésie latine de l'Antiquité. Le même fossé nous sépare : nous ne pourrons jamais recréer à l'identique les sonorités de ces monodies accompagnées. Nous ne saurons jamais comment sonnait la musique de Caccini, la pose de voix, la prononciation, le rythme, le tempo sont autant de paramètres que la notation reste impuissante à transmettre. En voulant ressusciter la poésie antique, les musiciens du Cénacle du Comte Giovanni Bardi à Florence ont donné naissance à un style nouveau, privilégiant le texte et lui redonnant tout son pouvoir émotionnel. La monodie accompagnée fut une révolution musicale qui engendra des genres nouveaux comme l'opéra. Giulio Caccini figure parmi ces musiciens qui, cherchant l'authenticité dans l'expression des différents affects, surent faire émerger de la polyphonie ambiante une manière de chanter rendant justice aux intentions du poète. Marco Horvat et ses comparses ont rassemblé, sous forme de récital, un ensemble varié de pièces choisies pour leur texte. Certains compositeurs n'ont pas de lien direct avec Caccini ou son époque mais leur oeuvre apporte un éclairage intéressant à une pièce de ce dernier. Il ne s'agit donc nullement d'une recréation mais d'une évocation de l'univers florentin de la fin du XVIe siècle avec ses contrastes violents passant sans transition du rire aux larmes, de la solennité à la truculence. Ces contrastes, Marco Horvat les transmet admirablement avec sa voix de baryton dont la souplesse négocie avec brio les passagi dans une tessiture aiguë comme dans Amor, che deggio far ? Ou, au contraire, atteindre l'extrémité grave de sa tessiture pour évoquer les ténèbres de Chi mi confort'haime ? Il a choisi d'accompagner lui-même son chant pour une cohérence maximale entre les intentions musicales et l'agogique. Ce choix est à la base de l'incroyable spontanéité de cet enregistrement qui, dans sa diversité, sa qualité, a su préserver l'instant du concert. La musique de Caccini est habitée à nouveau par un souffle de vie.

AG    

 

Copyright © 2003 La Médiathèque