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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

Serge PROKOFIEV (1891 - 1953)

L'Ange de feu - DVD

Galina Gorchakova, Sergei Leiferkus, Yevgenia Perlassova, Mikhail Kit, Larissa Dyatkova, Yevgeny Boitsov, Vladimir Galusin

Choeurs et orchestre du Kirov, Théâtre Marinski, Saint-Petersbourg
Valery Gergiev (direction) - David Freeman (mise en scène) - Brian Large (réalisation)

DVD PAL - Zone 2,5 - son PCM stéréo
Images 16:9 - sous-titres : GB, D, F, SP - durée : 124'

Cote Médiathèque

EP9273

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Dans les textes mis en musique par Prokofiev, on remarque une prédilection pour les penchants iconoclastes, blasphématoires et sulfureux du symbolisme russe. L'opéra L'ange de feu s'appuie sur un roman de Valéri Brioussov, le chef de file de ce courant littéraire. Le titre complet résume bien la situation : "un roman véridique où l'on parle du diable qui maintes fois apparu à une jeune fille sous les traits d'un esprit de lumière, l'a séduite et poussée à commettre des actes coupables de péché, où l'on parle de pratiques magiques sacrilège, d'astrologie, de géotie et de nécromancie, du procès de la jeune fille présidé par son Éminence l'archevêque de Trèves, et aussi des rencontres et des conversations entre le chevalier et le trois fois docteur Agrippa von Netterheim et le docteur Faust". L'opéra articule autour de trois personnages, Renata, Ruprecht et l'Ange de feu, le fantastique et le quotidien, le réalisme et le surnaturel, l'extase, le rationnel et le chaos hystérique. Sur ce livret foisonnant, Prokofiev a composé une musique tendue, convulsive, expressionniste (en raison du traitement symphonique de l'orchestre, Prokofiev a pu reprendre plusieurs passages dans sa Troisième symphonie). Le rôle de Renata, l'héroïne principale, est écrasant par la longue présence en scène (une heure trente dans un opéra qui dure à peine deux heures), par l'écriture vocale très éprouvante et par l'intensité du jeu dramatique qui balance la chanteuse dans un conflit intérieur entre le spirituel (Madiel) et le charnel (Heinrich), entre un rôle de femme-enfant et celui d'une femme fatale possédée par le Malin. Cette production, enregistrée au Kirov, permet une bonne première appoche de ce chef-d'oeuvre méconnu de l'opéra du XXe siècle. L'approche du metteur en scène est sage et efficace. La distribution vocale tient la gageure de répondre aux exigences du compositeur, même si l'engagement est modéré. Mais sur scène, il s'agit de tenir, sans filet, jusqu'à la fin de l'opéra. Gergiev a choisi des tempos modérés, cela aboutit à un alourdissement de la pâte orchestrale et à l'atténuation d'une tension qui aurait dûêtre insoutenable.

BvL    

 

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