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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

Stefano LANDI (1586 - 1639)

Homo fugit velut umbra - Augellin - Sinfonia - Invan lusinghi - Altri amor fugga - Canzona detta la Pozza - T'amai gran tempo - A che piu l'arco tendere - Alla guerra d'amor - Balletto delle Virtu - Canta la cicaleta - Dirindin - Quando Rinaldo - Quest'Acqua - Amarilli, deh! vieni

Johannette Zomer - Stephan Van Dyck - Alain Buet - Marco Beasley
L'Arpeggiata
Christina Pluhar

Cote Médiathèque

BL1613

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Rares sont les enregistrements qui vous laissent des impressions aussi profondes et variées que celui-ci. L' homme fuit, telle une ombre est le fruit d'un intelligent travail d'équipe. Le titre révèle à lui tout seul sa finalité : l'être humain dans toutes ses dimensions, de l'émotion au symbole. Depuis l'amour, cet Eros qui tantôt fait naître un bonheur sans égal, tantôt pousse au désespoir le plus profond, jusqu'à Thanatos, ce lot commun à tous mais qui ne suscite pas moins d'émotions et de questionnements, les musiciens déploient une large palette d'affects. L'investissement personnel, le travail, lentement mûri, une pensée profonde se perçoivent dès la première plage, cette passacaille de la vie qui donne son titre à l'album. Ici s'expriment toutes les préoccupations de l'Humain face à sa condition précaire. Sublime page dont la monotonie musicale inhérente à ce genre concourt à la mise en valeur d'un texte fabuleux : je vous invite à lire le livret, si la langue de Dante ne vous est pas familière. D'autres pièces construites sur le principe de la basse obstinée permet à la fois au texte d'être mis à l'avant-plan et stimule l'imagination des musiciens qui font varier le matériau sonore à chaque reprise de la basse. Ce choix de pièces vocales tirées des livres d'arie de Landi est habilement enrichi de pièces instrumentales dont le mélange inédit des timbres se marie harmonieusement pour une évocation de la vie musicale à Rome au début du XVIIe siècle. Landi a écrit cette musique pour y exprimer son individualité artistique. Cette musique ne peut revivre que si les interprètes se donnent la peine d’aller voir au delà de la notation, à "l’envers des sons". Cette démarche fait toute la différence entre une bonne restitution du texte musical et une interprétation qui insuffle la vie à ce qui gît sur le manuscrit. La démarche intellectuelle qui consiste enune connaissance approfondie du contexte historique, du contenu symbolique des textes ne s’oppose pas à la compréhension intuitive du contenu émotionnel de ces textes dans lesquels l’interprète injecte ses propres émotions, son propre vécu. C’est l’union harmonieuse de l’Esprit et du Cœur qui détermine la réussite d’une entreprise artistique. En l’occurrence ici, la rencontre a eu lieu, pour notre plus grand bonheur. La place me manque pour vous dire tout le bien que je pense de cette réalisation qui me paraît bien proche de la perfection tant elle possède de richesses.

AG    

 

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