György Ligeti, compositeur autrichien d'origine hongroise, est né en 1923 à Dicsöszentmarton, ville située aujourd'hui en Roumanie (Transylvanie). Ses maîtres sont Ferenc Farkas, Sandor Veress et Pal Jardanyi à l'Académie Franz Liszt de Budapest, où il étudie de 1945 à 1949. Il y enseigne lui-même jusqu'à son départ de Hongrie au moment des événements de 1956. Il émigre alors à Vienne, où il résidera jusqu'en 1969. En 1957-1958, il travaille à Cologne, au Studio de Musique électronique de la Radio (WDR), avec Karlheinz Stockhausen. Durant les années 60, Ligeti enseigne aux cours d'été de Darmstadt et à l'Académie de Musique de Stockholm. En 1972, il est composer in residence à l'Université Stanford en Californie. Depuis 1973 il est professeur de composition à l'Ecole supérieure de Musique de Hambourg. Il réside alternativement à Hambourg et à Vienne. A ses débuts, le style de Ligeti est marqué par l'influence de trois compositeurs : Béla Bartòk, Igor Stravinsky et Alban Berg. Avec ses oeuvres pour orchestre, Apparitions (1958-1959) et Atmosphères (1961), Ligeti développa un style musical nouveau qui est caractérisé par une polyphonie dense ("micro-polyphonie") et des formes statiques. A partir de là, presque toutes les oeuvres de Ligeti sont essentiellement basées sur des changements de couleurs sonores. Les matières sonores sont manipulées comme un matériau pictural, et leurs imbrications, les glissements d'une matière à l'autre, jouent un rôle organique dans toutes ses oeuvres. Un style nouveau se dégage d'Aventures (1962-1963): par opposition au statisme continu d'Atmosphères, Ligeti parla de “style haché” à propos de cette oeuvre. Une synthèse des deux tendances se réalise dans le Requiem (1963-1965) et Lontano (1967). Viennent alors des oeuvres mieux connues des mélomanes, notamment le Quatuor à cordes n° 2 (1968), le Concerto de Chambre (1969-1970), Melodien (1971), San Francisco Polyphony (1973-1974) et l'opéra Le Grand Macabre (créé en 1978 à Stockholm), qui marque un étape importante dans la carrière de Ligeti. Au cours des années 1970,
son écriture polyphonique se fait plus mélodique et plus transparente, comme
on peut le remarquer dans Melodien (1971) ou dans Le Grand Macabre
(1974-1977/1996), opéra-clé de la seconde moitié du XXe siècle. Reconnu
comme l'un des compositeurs les plus imaginatifs de son temps, l'un des plus
grinçants, mais aussi l'un des plus virtuoses, il se lance, à 60 ans, dans
une série d'Etudes (1985-95), chef-d'oeuvre de la littérature pianistique
contemporaine. A partir de cette époque, il a développé une technique de
composition aux rythmes complexes influencée à la fois par les polyphonies
anciennes et différentes musiques ethniques. "Mes compositions échappent à
toute catégorisation. Elles ne sont ni tonales, ni atonales et certainement
pas postmodernes", déclarait-il, ajoutant: "Elles partent toujours d'une
idée centrale simple et conduisent à la complexité extrême". Sa mort, l'âge de 83 ans
des suites d'une longue maladie, a été annoncé à l'agence autrichienne APA son éditeur musical allemand, Schott Music ce lundi 12 juin 2006.
Texte : D'après Ars Musica et AFP
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