Violoncelliste
puis guitariste autodidacte, Ferdinando Carulli (1770-1841) s'installa définitivement à Paris
en 1809 où il fit une brillante carrière de concertiste et de
pédagogue. Comme nombre de ses compatriotes, il profita de l'engouement
des Parisiens pour les artistes italiens du début du 19e
siècle. Paris était un centre de la renaissance de la guitare et Carulli
domina la vie musicale parisienne dans ce domaine.
Une
bagarre d'école naîtra entre Carulli et Francisco Molino quant à
l'utilisation des ongles à la main droite ou non. Les partisans des deux
camps s'appelaient les carulistes et les molinistes.
Ses oeuvres sont élégantes, non dépourvues d'humour, on y retrouve la
légèreté de la musique de salon et l'inspiration de la musique
populaire.
L'école instrumentale napolitaine de la fin du 18e n'en est pas
moins absente de son oeuvre : la prédominance de la partie aiguë de son
oeuvre, la ligne mélodique (influence du bel canto), la régularité du
rythme harmonique avec des modulations rassurantes aux tons voisins ainsi
que le développement d'une seule idée thématique. Carulli utilise des
ressources techniques nouvelles : passage rapide en sixte et tierce, des
gammes et des arpèges virtuoses, des liés, des glissandi rapides et des
notes d'agrément rapides.
Ses oeuvres "légères", dans l'esprit de la musique de
chambre, satisfaisaient les goûts des salons de l'époque.