Alberto Ginastera

 
Ginastera - Pièces pour piano - EG5521

 

 

 

 

Critique des enregistrements de Heitor Villa-Lobos

Estancia, Concerto pour harpe , Panambí
Isabelle Moretti (Harpe) et Orchestre National de Lyon, dir. David Robertson.

Aussi bien Estancia que Panambí sont deux ballets à caractère populaire/folklorique mais d’une grande originalité, avec des rythmes vigoureux et puissants ; le concerto pour harpe et orchestre, tout en ayant une structure traditionnelle, montre déjà des audaces mélodiques et harmoniques nettement plus actuelles. Ginastera donne une section rythmique très importante qui accentue la pulsation de cette musique.

Voilà une belle version ou l’orchestre de Lyon fait un bon travail, non seulement technique mais aussi très sensible.

Référence médiathèque : EG5438.
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Concerto pour harpe, Estancia, Concerto pour piano n°1.
Orchestre de la ville de México, dir. Enrique Bátiz, Nancy Allen (harpe) et Oscar Tarrago (piano).

Enrique Bátiz est un des grands chefs d’orchestre mexicains et aussi un bon spécialiste de la musique argentine.

Estancia, œuvre de la première manière de Ginastera, est un morceau de la vie très particulière des Gauchos argentins ; il y a d’ailleurs une analogie avec la littérature gauchesque du 19 e siècle : grands espaces, rudesse, nostalgie d’un monde révolu… Tout ceci admirablement traduit par un travail musical sans faille.

Le concerto pour harpe et le concerto pour piano appartiennent au nationalisme subjectif, où ce n’est plus une traduction fidèle de la musique populaire mais elle reste dans l’esprit argentin.

Une très belle version, que demander de plus ?

Référence médiathèque : EG5435.

Concerto pour harpe, opus 25, Variaciones concertantes, opus 23, Concerto pour cordes n°33.
Orchestre de Picardie dir. Edmon Colomer ; Harpe : Marie-Pierre Langlamet.

Voilà une autre version du Concerto pour harpe et orchestre avec un orchestre français (celui de Picardie), qui semble saisir les nuances de la pampa argentine avec bonheur. La soliste y ajoute une grande virtuosité, avec énergie et luminosité.

Les Variaciones concertantes est une œuvre des plus exubérantes  (des moments virtuoses à l’extrême mélodiquement ou rythmiquement. Le Concerto pour cordes se nourrit de ces formations pour plusieurs solistes caractéristiques de Ginastera, dans l’esprit du concerto grosso et ses prolongements néoclassiques, enrichis par une méthode de composition rigoureuse et méthodique.

Egalement une heureuse version.

Référence médiathèque : EG5433.

Danzas argentinas, Estancia, Preludios americanos, Sonata para violoncello, Triste...
Alberto Portugheis (piano), Aurora Natola Ginastera (violoncelle)

Les Danses pour piano donnèrent le départ au nationalisme subjectif (deuxième manière du compositeur). En 1937 Ginastera écrit Danza del Viejo Boyero, Danza de la moza donosa et Danza del gaucho matrero, toutes trois pour piano; avec des motifs empruntés au folklore imaginaire argentin.

Les Préludes américains op. 12 (1944) traduisent des mélodies pentatoniques pré-colombiennes traduites en langage contemporain, dans un joli contraste dynamique.

Les Pampeanas n ° 2 (1950) furent écrites pour violoncelle; écrites en forme de rhapsodie elles s’inspirent de mélodies et des rythmes argentins ; de même la sonate pour violoncelle et piano op. 49, dédiée à la femme de Ginastera, est à la fois empreinte de lyrisme et mystère. L’interprétation de Alberto Portugheis (piano) et d’Aurora Natola Ginastera (violoncelle) y est superbe et nous la conseillons vivement.

Référence médiathèque : EG5520.
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Estancia, Concerto pour harpe, Ouvertura del fausto criollo.
Orchestre de la ville de Grenade dir. Josep Pons.

Dans Estancia, l’orchestre de Grenade manifeste sa connaissance de la spécificité rurale argentine, au travers de ses rythmes, tour à tour obstinés, tranquilles, ou obsédants (Malambo, véritable orgie de rythme et de virilité).

Les Variations concertantes sont parmi les plus représentatives du nationalisme « subjectif » de Ginastera ; ici les thèmes ne sont plus directement inspirés du folklore mais l’ensemble reste nettement argentin.

Le Concerto pour harpe et orchestre, écrit en 1956, marque le début de la troisième période du compositeur, le neoexpressionisme, ce qui va marquer ses opéras Don Rodrigo, Bomarzo, Beatriz Cenci.

En somme, une version intéressante, avec des bons interprètes, qui connaissent bien ce répertoire.

Référence médiathèque : EG5416.
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Cantos del Tucumán, Estancia, Impresiones de la puna, Milonga , Puneña.

Ces oeuvres appartiennent à des périodes esthétiques différentes  (Cantos del Tucumán 1938, Pampeano 1943, Sonate pour guitare 1976, Sonate pour violoncelle seul 1976, etc.) : certaines à la période nationaliste et d’autres à la période néo-expressionniste, mais dans toutes l’empreinte de Ginastera y est évidente. Celles qui n’existent pas dans d’autres enregistrements et qui méritent toute notre attention sont : Cantos del Tucumán, pour soprano, flûte, harpe, violon et percussions traditionnelles et : Impresiones de la puna, pour flûte et quatuor à cordes- le tout dans une interprétation anglaise très convaincante.

Référence médiathèque : EG5474.
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Panambí, Estancia .
Gisèle Ben-Dor; London Symphony Orchestra, avec Luis Gaeta, baryton/narrateur.

Panambí est une des œuvres phares de la musique de type « primitiviste »  comme Sensemayá du mexicain Revueltas, Symphonie Indienne de Chávez ou encore Amazonas de Villa-Lobos. Ecrite en 1937, en un acte et 5 tableaux, elle montre les différents aspects de la vie des paysans argentins et de leur imaginaire.

Le ballet Estancia, aussi en 1 acte et 5 tableaux, date de 1941 et comporte une Petite Danse, la Danse du blé, Les Travailleurs agricoles, les Pions de l’hacienda, l’Idylle crépusculaire, le Nocturne et la Danse finale : Balambo. Dans un crescendo constant, il finit en apothéose avec le rythme endiablé du Malambo. C’est une des plus réussies des œuvres de la première manière de Ginastera. La version de Mme.Ben-Dor, qui a habité des longues années en Uruguay et connaît très bien la musique argentine (deux peuples tout proches), donne à ses œuvres une puissance et un élan remarquables. A ne pas rater !.

Référence médiathèque : EG5458.
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Danzas para piano, Piezas infantiles para piano, Rondo pour piano.
Michico Tsuda piano.

La pianiste japonaise parcourt toute la création pianistique du compositeur, des premières œuvres (à partir de 1937) jusqu'à 1982, l’année qui précède sa mort ; si la Danza del viejo boyero est une œuvre d’étudiant et est une partition pleine d’entrain juvénile, la Sonate n°3 fait montre d’une virtuosité presque démoniaque, en exploitant toutes les possibilités techniques et expressives de l’instrument.

Décidément une interprétation passionnante à plus d’un titre ; madame Tsuda, après avoir fait des études au Japon avec K. Yasukawa, et à Bruxelles avec E. del Pueyo, pianiste espagnol avec qui elle apprit une technique particulière de toucher et d’attaque développée par Franz Liszt ; cette technique lui permet une brillance et une puissance sonores extraordinaires.

Encore une superbe version, à conseiller absolument !

Référence médiathèque : EG5515.
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Sonata para piano op. 22, Danzas argentinas para piano, Rondo, Piezas infantiles para piano.
Bárbara Nissman piano.

Voici un enregistrement intéressant à plus d’un titre: d’une part certaines des ces œuvres n’on pas d’autres versions, et d’autre part, la pianiste connaît bien le compositeur (elle a joué son premier concerto pour piano et orchestre lors du soixantième anniversaire de Ginastera). Les pièces pour piano datent des périodes différentes : la sonate op. 22 date de 1952 et appartient à la deuxième manière de celui-ci ; les préludes américains op. 12 datent de 1944 aussi du nationalisme subjectif de Ginastera, ceux-ci avec des aspects techniques (exemple la Vidala, dans le premier ton pentatonique mineur, mais aussi en hommage aux collègues compositeurs comme A. Copland, Juan José Castro ou Heitor Villa-Lobos).

La suite de danses créoles op. 15 date de 1946 et appartient au nationalisme subjectif, celui du folklore imaginaire malgré leur couleur argentine; le rondó sur des thèmes infantiles argentins op. 19 (1947) prête à confusion puisqu’il s’inspire des mélodies populaires françaises comme « Malbrough s’en va t’en guerre » ou « Sur le pont d’Avignon ».

Les danses populaires argentines op. 2 datent de 1937 et sont une œuvre de jeunesse (Ginastera était étudiant à Buenos Aires et il la dédia à ses compagnons de classe).

Une jolie version de cette pianiste des Etats Unis dont la renommée n’est plus à faire. A emprunter si vous voulez connaître mieux ce compositeur important.

Référence médiathèque : EG5517.
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Tres piezas op. 6, Malambo, Rondo, Sonatas op. 2 y 3, Toccata para pianosur un thême de Zípoli.
Alberto Portugheis piano.

Les oeuvres représentées ici se trouvent dans d’autres enregistrements mais la toccata d’après Zipoli n’est pas ailleurs, ce qui la rend particulièrement intéressante, d’autant plus que l’interprète est un grand spécialiste de Ginastera. Au risque de nous répéter, nous dirons que voilà un bel enregistrement, digne de figurer en bonne place dans l’œuvre pour piano de Ginastera.

Référence médiathèque : EG5521.
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Conciertos Nos 1 y 2.
Dora de Marinis, piano et orchestre symphonique de la radio de Slovaquie dir. Julio Malaval.

Commandé par la fondation musicale Serge Koussevitzky, le Concerto N° 1 op. 28,  en quatre mouvements qui alternent mouvements rapides et lents, commence par une cadence d’une extrême virtuosité contenant la série dodécaphonique ; les variations vont du piano solo aux différentes combinaisons d’instruments comportant, de l’expression sereine à l’introspection, de la prévenante maîtrise à l’illusion surnaturelle ou à l’étincelante maîtrise du piano. Comme souvent, Ginastera finit par un rythme véhément faisant gala d’une adresse rare.

Le Concerto N° 2 op. 39 datant de 1972 fait appel à la technique dodécaphonique, à la polytonalité, la formule aléatoire et les quarts de ton, mais toujours avec une grande liberté. Dans le deuxième mouvement il utilise uniquement la main gauche pour le piano (hommage à Ravel ?). Est en tout cas extrêmement complexe, avec des contrastes de timbres et de couleurs entre le piano et l’orchestre. L’ombre de Beethoven dans Quasi una fantasia, ou de Chopin (Sonate en si bémol mineur op. 35) rehausse la nature émouvante et féerique du concerto.

Une interprétation qu’emporte l’adhésion des spécialistes et des mélomanes. A recommander sans aucun doute.

Référence médiathèque : EG5427.
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Quinteto para piano, violon, alto, violoncelle et voix opus 29, Las horas de una estanciaopus 11, Pampeana N° 1 opus 16, Cinco canciones populares argentinas opus 10, Dos canciones opus 3.
A. Potugheis, piano, O. Blackburn, soprano, S. Lupu, violon , Quatuor à cordes Bingham

Les deux chansons opus 3 datent de 1938 et appartiennent au nationalisme objectif du compositeur (à l’époque il était encore aux études) et furent créées par Brígida de López Buchardo, femme du compositeur et maître de Ginastera ; un beau texte de F. Silva V. qui évoque l’amour et l’oubli, et l’autre, aux parfums apportés par une femme dans la vie d’un homme.

Las horas de la estancia, datant de 1943, décrivent au moyen d’images et en mots l’aube avec son soleil, ses chevaux, ses travailleurs agricoles ; le midi brûlant et interminable ; l’après-midi accablant des heures de la sieste, et la tranquillité et le silence de la nuit.

Pampeana N° 1 opus 16 date de 1947 et appartient au début de sa deuxième « manière » le nationalisme subjectif ; l’inspiration et le rythme argentins restent reconnaissables mais la portée est plus universelle.

Le Quintette opus 29 est de 1963 et fait partie de le la période néo-expressionniste de l’auteur, avec utilisation de techniques dodécaphonistes et aléatoires unies à un lyrisme et un chromatisme rares qui produisent des effets superbes.

Les interprètes (A. Potugheis, piano, O. Blackburn, soprano, S. Lupu, violon et le quatuor à cordes Bingham) sont excellents ; voilà, encore, une bonne version de l’œuvre. A recommander assurément.

Référence médiathèque : EG5588.
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Variaciones concertantes, Glosas sobre un tema de Cassals.
Gisèle Ben-Dor, dir. Orchestre symphonique de Londres, Orchestre de chambre d’Israël.

Les Variations concertantes opus 23 (1953) datent de la période néo-expressionniste de Ginastera ; œuvre très contrastée, avec des moments lyriques (thème pour violoncelle et harpe) ou dramatique (pour alto solo), festive (flûte) ou pastorale (cor solo), c’est une œuvre très complexe et d’une beauté fascinante.

Les Gloses sur un thème de Pau Casals opus 48 (1977), œuvre de maturité, sont d’une beauté quelque peu rugueuse, avec des grands contrastes rythmiques et harmoniques ; une composition d’approche difficile de prime abord mais une fois l’œuvre apprise et dominée le résultat est très gratifiant.

Un enregistrement très intéressant, dans la seule version que nous ayons jusqu’à présent. A conseiller vivement !

Référence médiathèque : EG5417.
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Popol Vuh (+ Le sacre du printemps d’Igor Stravinsky  et La Création  de Joseph Haydn).

Un des derniers opus de Ginastera, c’est une œuvre capitale dans son parcours musical ; écrite en 7 parties pour orchestre, c’est la création du monde vue par les cultures précolombiennes. Comme dans d’autres religions, au début il y avait le chaos, et les dieux ordonnèrent les choses et amenèrent la vie. Le mythe de la création du monde vu par les civilisations précolombiennes n’est pas tellement différent des mythes véhiculés par d’autres civilisations, polythéistes ou monothéistes. A ce sujet lire sur les mythes grecs ou vikings, pour ne citer que ceux-là.

La version de l’orchestre symphonique de Saint Louis, dirigé par Léonard Slatkin est une intéressante synthèse des diverses formes que ce mythe ait pu avoir dans les différentes cultures et religions. C’est donc une œuvre à écouter certainement.

Référence médiathèque : ES8395.
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