Musiques de Bali à Java

Le gamelan (du javanais gamel, frapper) est un ensemble instrumental principalement composé de métallophones. Basé sur un concept collectif, ce " clavier éclaté " se trouve surtout dans les îles de Java, Bali et Sunda. La musique de gamelan forme dans l'espace sonore une pyramide de notes selon un rapport homothétique : dans une même unité de temps, un instrument effectue d'autant plus de notes que la tessiture est aiguë. Notre musique occidentale établit une hiérarchie entre les notes (dominante, sous-dominante, sensible), le gamelan, par contre construit une hiérarchie des gongs sous la domination du gong areng. Ce dernier, de tessiture grave, marque l'ouverture et la fermeture des grands cycles de l'œuvre. Souvent la musique de gamelan semble ne pas avoir de commencement, elle semble surgir à tâtons du silence . Contrairement à la tradition occidentale, la musique de gamelan n'a pas de durée absolue ; les cycles sont répétés le temps nécessaire de remplir sa mission d'accompagnement d'une action (rite, danse, théâtre).

             

Le théâtre populaire de Cochinchine

Le théâtre musical du Viêt-Nam comprend diverses déclinaisons dont le hát huông aussi appelé hát bôi, un théâtre classique fortement influencé par l'art théâtral chinois, et le hát chèo, un théâtre populaire à forte coloration satirique. Ce dernier, dont le répertoire s'est transmis, modifié et enrichis au cours des siècles, se jouait surtout à la campagne, au nord du Viêt-Nam. Dans la seconde partie du film Indochine  de Regis Warnier,  nous découvrons une troupe de hát chèo où se dissimulent les héros du film. L'ensemble intrumental qui accompagne ce genre théâtral se compose, traditionnellement, d'une flûte traversière, d'une vièle à deux cordes, d'un petit ambour à deux peaux, de gongs et de cliquettes en bois. Les récitatifs sont accompagnés par un petit ensemble, les chants par l'orchestre au complet. Entre les différentes parties d'un chant ou d'une phrase musicale, les instruments jouent des formules musicales de transition appelées luu khong.  A chaque situation et à chaque rôle correspond un chant déterminé. Par exemple pour les situations gaies les acteurs chantent le sap, et  le sa lêch accompagne les scènes sentimentales.  A chaque fois, ces chants se composent de formules mélodiques et de transitions qui leur appartiennent en propre.

             

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Sommaire Debussy & l'Orientalisme

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