Ars Musica |
Henri DUTILLEUX |
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C'est
en 1933 qu'Henri Dutilleux (1916) rentre au Conservatoire de Paris,
où il a pour maîtres Noël Gallon (contrepoint et
fugue), Philippe Gaubert (direction d'orchestre) et Henri Busser (composition).
Il en sort avec un premier prix d'harmonie, puis de contrepoint et
de fugue, avant d'obtenir le Grand Prix de Rome de composition en
1938. Ses premières oeuvres seront créées pendant
la guerre (Quatre mélodies pour chant et piano, en
1943, Geôle pour chant et orchestre, en 1944). Nommé
Directeur du Service des illustrations musicales de la Radiodiffusion
française en 1945 (poste qu'il occupera jusqu'en 1963), il
est en contact avec des musiciens de toutes les tendances, ce qui
contribue énormément à enrichir sa propre expérience
de compositeur. De 1950 à 1970, Henri Dutilleux se consacre
presque exclusivement à l'orchestre, livrant un petit nombre
de chefs-d'œuvre qu'imposent d'emblée des interprètes
exceptionnels : Symphonie n° 1, Le Loup, ballet
sur un argument de Jean Anouilh et Georges Neveux (Roland Petit, 1953),
Symphonie n° 2 "Le Double", commande de la
fondation Koussevitzky pour le 75e anniversaire de l'Orchestre symphonique
de Boston (Charles Mùnch, 1959), Métaboles,
commande de l'Orchestre de Cleveland pour son 40e anniversaire (George
Szell, 1965), Tout un monde lointain... pour violoncelle
et orchestre (Mstislav Rostropovitch, 1970). En 1961, Alfred Cortot
lui confie une classe de composition à l'École normale
de musique. Grand Prix National de la musique en 1967 pour l'ensemble
de son oeuvre, il est nommé en 1970 professeur de composition
au Conservatoire de Paris. Les années septante marquent
un virage dans sa production; Dutilleux se tourne à nouveau
vers la musique instrumentale et la musique de chambre : Figures
de résonances pour le 25e anniversaire du duo de piano
Geneviève Joy - Jacqueline Robin (1970), Ainsi la nuit,
quatuor à cordes commandé par la fondation Koussevitzky
à l'intention du Quatuor Juilliard, Timbres, espace, mouvement,
commande de Mstislav Rostropovitch pour l'Orchestre national de
Washington (1978), Trois Strophes sur le nom de Paul Sacher
(1976 - 1982) pour violoncelle seul, dont la première faisait
partie d'un hommage collectif au chef d'orchestre suisse à
l'occasion de son 75e anniversaire. L'année 1985 voit la création
du Concerto pour violon "L'Arbre des songes" (Isaac
Stern, Orchestre national de France, Lorin Maazel) avant un nouveau
retour aux formes réduites : Le Mystère de l'instant,
pour orchestre de chambre (commande de Paul Sacher, 1989), et Diptyque
"Les Citations" pour hautbois, clavecin, contrebasse
et percussion (1991). Peu abondante, mais d'une exceptionnelle qualité,
l'œuvre de Dutilleux a toujours fait l'unanimité. Refusant
tout systématisme, son langage, très personnel, se caractérise
par une grande souplesse rythmique et mélodique, qui s'appuie
sur une instrumentation raffinée et subtile. Reflet d'une profonde
vérité intérieure, elle allie poésie et
imagination à une recherche d'écriture dense et complexe.
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