Éditorial

L'édito du rédac'chef

 

Le Prix Caecilia 2001
Une sélection éclectique et une ouverture vers les nouveaux médias

L'Union de la Presse Musicale Belge vient, une fois de plus, de couronner une douzaine d'enregistrements parus durant l'année 2001. Une sélection équilibrée, qui séduit par son éclectisme et son ouverture sur le monde contemporain. Celui-ci est représenté tant dans le choix des musiques que dans celui des supports technologiques puisque place est faite au jeune DVD. La coexistence de deux courants culturels n'est certes pas étrangère à ce palmarès qui se distingue très nettement de celui que pourraient établir nos voisins. Bien entendu, on y trouve quelques valeurs incontournables - Harnoncourt, avec sa bouleversante Passion selon Saint-Matthieu  de Jean-Sébastien Bach, Cecilia Bartoli, dans un éblouissant récital d'airs italiens, Marc Minkowski avec une version de référence d'Iphigénie en Tauride de Gluck et, enfin, un Maurizio Pollini, parfaitement convaincant dans les Davidsbündlertänze  de Schumann. D'autres grands noms actuels sont également présents mais dans des programmes de prime abord moins accessibles : une monumentale Selva morale e spirituale de Claudio Monteverdi, sous la direction de Konrad Junghänel, le stupéfiant Chant de Virgile dans lequel Paul van Nevel a rassemblé toute une série de pièces de la Renaissance inspirées par le poète antique. Enfin, Ian Bostridge dans une interprétation particulièrement inspirée du Journal d'un disparu de Janacek. Dans le domaine de la musique contemporaine, on ne peut que se réjouir de retrouver Benoît Mernier, présent avec sa Missa Christi Regis Gentium, œuvre complexe mais d'une radieuse spiritualité. On découvre également Matthias Pintscher au travers d'œuvres orchestrales brillamment défendues par Christoph Eschenbach. Notons encore le coffret commémorant les cinquante ans du Concours Reine Elisabeth : 900 minutes de musique qui rappellent aux mélomanes plus d'un bon souvenir ! Et, pour terminer, un DVD consacré à Dimitri Chostakovitch lequel trace du compositeur un portrait riche en contrastes et d'un haut intérêt. Une telle sélection est exemplaire et on n'espère qu'elle suscitera la curiosité et l'enthousiasme de maints mélomanes à qui elle apportera de nouveaux repères d'écoute.

Outre de nouveaux commentaires discographiques, vous trouverez également, dans le cadre de la reprise, au Théâtre Royal de la Monnaie, de l'Orfeo de Monteverdi, un dossier consacré à cette oeuvre essentielle par rapport à  l'évolution de l'art lyrique. Notre dossier "Mélodie Nordique" arrive progressivement à son terme et s'enrichit, ce mois encore, de nouvelles biographies de compositeurs dont l'œuvre et la sensibilité méritent toute notre attention.



Pierre Watillon
Rédacteur en chef
Avril 2002
 

 

 

 

   
 

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