LE PIANO, TOUTE UNE HISTOIRE…

L’invention du piano remonte au XVIIIe siècle et résulte vraisemblablement de la tentative de combiner les qualités du clavicorde (instrument à cordes frappées qui permettait déjà d’obtenir des contrastes sonores intéressants mais malgré tout trop confidentiels) et celles du clavecin (instrument à cordes pincées à la sonorité forte et brillante mais non modulable).

Vers 1709, le Florentin Bartolomeo Cristofori (1665-1731) invente ce qu’il appelle un gravicembalo col piano e forte, c’est-à-dire un "clavecin avec les nuances douces et fortes". Cet instrument comporte déjà tout ce qui fera la spécificité du piano : un "échappement", dispositif permettant au marteau de revenir en arrière immédiatement après avoir frappé la corde, la laissant ainsi libre de vibrer, et un "étouffoir", feutre retombant sur la corde dès le relèvement de la touche.

C’est au célèbre facteur d’orgues et de clavecins allemand Gottfried Silbermann (1683-1753) que revient le mérite des premiers perfectionnements de l’instrument. Ayant lu en 1725 une description de l’invention de Cristofori, Silbermann se lance un an plus tard dans la construction de deux pianoforte qu’il soumet au jugement de Johann Sebastian Bach. Ce dernier l’offense quelque peu en attirant son attention sur la lourdeur du toucher et la faiblesse des notes aiguës. Par la suite, Bach aura l’occasion de louer la qualité d’autres instruments du même facteur – toujours des pianos à queue –, essayés notamment lors de sa visite en 1747 à la cour de Frédéric II de Prusse.

En France, Sébastien Érard (1752-1831) construit son premier instrument en 1777, un piano carré imitant les instruments anglais. Adoptant d’abord les mécanismes de ses confrères, il élabore rapidement un nouveau système permettant la répétition rapide d’une même touche : c’est le double échappement. Par cette seule invention, le piano à queue actuel doit peut-être plus à Érard qu’à aucun autre artisan. Beaucoup plus tard, la maison Pleyel fusionnera avec la maison Érard. De nos jours, les pianos français sont réputés pour leur sonorité plus délicate, claire et colorée, alors que les facteurs allemands et anglais recherchent davantage de résonance, considérant la plénitude et la rondeur du son comme les principaux critères de perfection.

Les cordes des plus grands pianos à queue peuvent exercer une traction de vingt tonnes. Pour résister à cette sollicitation énorme et améliorer la tenue de l’accord, des facteurs américains ont eu l’idée de réaliser des cadres entièrement métalliques. Si les premières tentatives remontent aux années 1820, c’est bel et bien en 1855 que la maison Steinway & Sons de New York apporte les améliorations les plus décisives sur un instrument carré. L’année suivante, elle réalise la même opération sur un piano à queue. Après les simples cadres en bois, les cadres renforcés de barres de métal puis les cadres métalliques assemblés, voici le cadre en fer coulé d’une seule pièce. Cette étape déterminante va permettre l’utilisation de cordes métalliques générant des sonorités plus pleines.

 

Le programme du festival "Le Piano roi"

Le site de l'Orchestre Philharmonique de Liège

 

 

 

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