La restauration
Le retour de la monarchie sous les traits
de Charles II recréa des emplois pour les musiciens
à la Chapelle Royale et consolida les acquis de la
période précédente : salles de concert
privées, concerts publics et payants, édition
musicale professionnelle, pratique musicale amateur, etc.
(BA0467).
Les opéras français et les opéras
italiens furent représentés avec succès
à Londres. Le style italien s'est implanté
à cette époque. On en trouve des traces tangibles
dans les œuvres d'un musicien qui fut maître de la
musique de Charles 1er et de Charles II. Nicolas
Lanier se refugia en Hollande pendant les troubles de la
République. Il s'y occupa d'art et notamment de peinture.
Son œuvre est une synthèse des styles italien et
anglais. (BL1655
- BA6286).
Henry Lawes (1596 - 1662) connut un parcours
comparable à celui de Nicolas Lanier. Membre de la
Chapelle Royale sous Charles 1er, il survécut grâce
à ses cours de chant et de viole
sous Cromwell pour retrouver son emploi sous Charles II.
Compositeur de musique religieuse (psaumes
et anthems - BL2531),
c'est surtout par ses chansons éditées en
trois recueils qu'il se fit connaître (BA6286).
Son frère, William Lawes (1602 - 1645)
fut un grand compositeur de musique vocale. C'est John Playford
qui publia, à titre posthume, les chansons de William
Lawes (quinze volumes). Outre ce grand nombre de chansons,
sa collaboration à des masques, il écrivit
aussi des anthems et des
psaumes (BL2756).
Il fut également un grand compositeur de musique
instrumentale (BL2667),
innovant par l'usage du violon au côté de la
famille des violes.
Nommé théorbe
de la musique royale par Charles II en 1660, John Jenkins
(1592 - 1678) consacra la majeure partie de son œuvre à
la musique instrumentale : fantaisie pour les violes, danses
pour violon. Son style fait la synthèse de la tradition
britannique et des nouvelles formes d'écriture (BJ7918
- BJ7919).
Dans le domaine de la musique sacrée,
William Child (1606 - 1697) a composé un nombre considérable
d'anthems et de services anglicans mais c'est dans la
musique a capella qu'il se fit le plus remarquer, ainsi son
motet en latin O Bone Jesu (BC5055).
Le style nouveau, venu d'Italie, mêlant
le chromatisme et les
modulations éloignées
est encore plus présent chez des compositeurs comme
Robert Ramsey (1590 - 1644) (AR1758) ou Walter Porter (ca.1595
-1659) (BP7715) à qui on doit de la musique religieuse
et des madrigaux italiens.
Auteur d'un masque à grand succès Cupid and Death, Christopher Gibbons (1615 - 1676) fut
surtout connu comme interprète (BB8434).
Ce fut aussi le cas de Christopher Simpson
(1605 - 1669), violiste et pédagogue, auteur d'un traité sur
l'art de jouer de la viole The Division Violist édité en 1659 chez Playford. Il a
laissé quelques pièces pour cet instrument
dont des fantaisies (BS6205).
Matthew Locke (1621 - 1677 ) est un musicien
qui connut l'apogée de sa gloire sous le règne
de Charles II. Son œuvre abondante couvre tous les domaines
: la musique religieuse sous forme d'anthems et de
motets
(BL7580), la musique instrumentale : des
consorts pour
violes
(BL7451
-
BL7452), de la musique de scène (BL7517)
notamment pour des pièces de Shakespeare dont La
Tempête (BA6284
-
BL7526).
Pour compléter le tableau de la vie
musicale sous la Restauration, il faut encore citer des
musiciens comme John Banister (1630 - 1679) qui, après
avoir été se perfectionner en France, devient
le premier organisateur de concerts publics et payants.
Cette structure lui permettait, de plus, de faire jouer
ses propres œuvres (AA7916).
Dans le domaine de la musique religieuse,
Pelham Humfrey (1647 - 1674) semblait promis à un
bel avenir que sa fin prématurée ne permit
pas de confirmer (BH9610
-
BH9611).
Pour qui veut en savoir plus sur la vie quotidienne
au XVIIe siècle à Londres, le journal
de Samuel Pepys est une source immense de renseignements
(BA6415
- BA3191).
La fin du XVIIe siècle va
voir l'apparition d'un style opératique en anglais
découlant du masque et influencé par les modèles
italiens et français. Parmi les compositeurs qui
jetèrent les bases de l'opéra anglais, figurent
John Eccles (1668 - 1735) et John Blow (1649 - 1708).
Bien qu'il reste peu de musique de John Eccles
(BA6274), les témoignages de ses contemporains font
de ses opéras des modèles qui auraient permis
de se mesurer aux opéras étrangers.
Quant à John Blow, il fut, sa vie durant, au service
de la Chapelle Royale, d'abord comme chanteur, ensuite comme
organiste, maître de chapelle et compositeur. Il s'illustra
dans tous les domaines : musique sacrée (BB8452),
musique instrumentale (BB8440
- BB8445),
musique vocale (BB8445).
Il est l'auteur d'une ode sur la mort de Henry Purcell (BB8440)
ainsi que d'une œuvre pour la scène : Venus et
Adonis (BB8433).
Ces compositeurs ont préparé
la venue de celui qu'on a surnommé l'Orpheus Britannicus.
Henry Purcell (1658 - 1695), en dépit de la brièveté
de sa vie, a laissé une œuvre variée, abondante
et de très grande qualité.
Henry Purcell >>