Les temps difficiles : de 1642 à 1702 - (2)

 

Réf. Médiathèque BL7452

 

 

 

 

 

La restauration

Le retour de la monarchie sous les traits de Charles II recréa des emplois pour les musiciens à la Chapelle Royale et consolida les acquis de la période précédente : salles de concert privées, concerts publics et payants, édition musicale professionnelle, pratique musicale amateur, etc. (BA0467).

Les opéras français et les opéras italiens furent représentés avec succès à Londres. Le style italien s'est implanté à cette époque. On en trouve des traces tangibles dans les œuvres d'un musicien qui fut maître de la musique de Charles 1er et de Charles II. Nicolas Lanier se refugia en Hollande pendant les troubles de la République. Il s'y occupa d'art et notamment de peinture. Son œuvre est une synthèse des styles italien et anglais. (BL1655 - BA6286).

Henry Lawes (1596 - 1662) connut un parcours comparable à celui de Nicolas Lanier. Membre de la Chapelle Royale sous Charles 1er, il survécut grâce à ses cours de chant et de viole sous Cromwell pour retrouver son emploi sous Charles II. Compositeur de musique religieuse (psaumes et anthems - BL2531), c'est surtout par ses chansons éditées en trois recueils qu'il se fit connaître (BA6286).

Son frère, William Lawes (1602 - 1645) fut un grand compositeur de musique vocale. C'est John Playford qui publia, à titre posthume, les chansons de William Lawes (quinze volumes). Outre ce grand nombre de chansons, sa collaboration à des masques, il écrivit aussi des anthems et des psaumes (BL2756). Il fut également un grand compositeur de musique instrumentale (BL2667), innovant par l'usage du violon au côté de la famille des violes.

Nommé théorbe de la musique royale par Charles II en 1660, John Jenkins (1592 - 1678) consacra la majeure partie de son œuvre à la musique instrumentale : fantaisie pour les violes, danses pour violon. Son style fait la synthèse de la tradition britannique et des nouvelles formes d'écriture (BJ7918 - BJ7919).

Dans le domaine de la musique sacrée, William Child (1606 - 1697) a composé un nombre considérable d'anthems et de services anglicans mais c'est dans la musique a capella qu'il se fit le plus remarquer, ainsi son motet en latin O Bone Jesu (BC5055).

Le style nouveau, venu d'Italie, mêlant le chromatisme et les modulations éloignées est encore plus présent chez des compositeurs comme Robert Ramsey (1590 - 1644) (AR1758) ou Walter Porter (ca.1595 -1659) (BP7715) à qui on doit de la musique religieuse et des madrigaux italiens.

Auteur d'un masque à grand succès Cupid and Death, Christopher Gibbons (1615 - 1676) fut surtout connu comme interprète (BB8434).

Ce fut aussi le cas de Christopher Simpson (1605 - 1669), violiste et pédagogue, auteur d'un traité sur l'art de jouer de la viole The Division Violist édité en 1659 chez Playford. Il a laissé quelques pièces pour cet instrument dont des fantaisies (BS6205).

Matthew Locke (1621 - 1677 ) est un musicien qui connut l'apogée de sa gloire sous le règne de Charles II. Son œuvre abondante couvre tous les domaines : la musique religieuse sous forme d'anthems et de motets (BL7580), la musique instrumentale : des consorts pour violes (BL7451 - BL7452), de la musique de scène (BL7517) notamment pour des pièces de Shakespeare dont La Tempête (BA6284 - BL7526).

Pour compléter le tableau de la vie musicale sous la Restauration, il faut encore citer des musiciens comme John Banister (1630 - 1679) qui, après avoir été se perfectionner en France, devient le premier organisateur de concerts publics et payants. Cette structure lui permettait, de plus, de faire jouer ses propres œuvres (AA7916).

Dans le domaine de la musique religieuse, Pelham Humfrey (1647 - 1674) semblait promis à un bel avenir que sa fin prématurée ne permit pas de confirmer (BH9610 - BH9611).

Pour qui veut en savoir plus sur la vie quotidienne au XVIIe siècle à Londres, le journal de Samuel Pepys est une source immense de renseignements (BA6415 - BA3191).

La fin du XVIIe siècle va voir l'apparition d'un style opératique en anglais découlant du masque et influencé par les modèles italiens et français. Parmi les compositeurs qui jetèrent les bases de l'opéra anglais, figurent John Eccles (1668 - 1735) et John Blow (1649 - 1708).

Bien qu'il reste peu de musique de John Eccles (BA6274), les témoignages de ses contemporains font de ses opéras des modèles qui auraient permis de se mesurer aux opéras étrangers.
Quant à John Blow, il fut, sa vie durant, au service de la Chapelle Royale, d'abord comme chanteur, ensuite comme organiste, maître de chapelle et compositeur. Il s'illustra dans tous les domaines : musique sacrée (BB8452), musique instrumentale (BB8440 - BB8445), musique vocale (BB8445). Il est l'auteur d'une ode sur la mort de Henry Purcell (BB8440) ainsi que d'une œuvre pour la scène : Venus et Adonis (BB8433).

Ces compositeurs ont préparé la venue de celui qu'on a surnommé l'Orpheus Britannicus. Henry Purcell (1658 - 1695), en dépit de la brièveté de sa vie, a laissé une œuvre variée, abondante et de très grande qualité.



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