Après 1950

 
Réf. Médiathèque - FD2569

 

 

 

 

 

The Manchester School

Compositeur-phare de la nouvelle génération, Peter Maxwell Davies (1934) réalise une synthèse habile entre des techniques d’écriture moderne (le sérialisme, notamment) et une inspiration puisant ses sources dans la musique ancienne (polyphonies complexes, modalité, etc.). Beaucoup de pièces témoignent de cette même démarche qui se nourrit des muisques du passé : Antechrist d’après un motet du XIIIe siècle, Missa super l’Homme armé, St Thomas Wake (FD2252), fox-trot pour orchestre écrit au départ d’une pavane de John Bull. Ses arrangements de pièces de la Renaissance et de l’époque baroque (FD2365) ne font que confirmer cette démarche particulière qui lui attira bien des critiques et jeta la méfiance sur l’ensemble de son œuvre.

Après son installation dans les îles Orcades au nord-est de l’Ècosse vers 1970, on rencontre l’influence des chants anciens et populaires dans des œuvres comme Hymn to St Magnus, Stone Litany (FD2535) ou son opéra The Martyrdom of St Magnus (FD2574), œuvres qui présentent un plus grand lyrisme. Cette tendance trouve son aboutissement dans le théâtre musical comme dans ses Eight songs for a Mad King (FD2588) ou dans l’opéra comme en témoigne The Lighthouse (FD2569). Peter Maxwell Davies a rédigé lui-même le livret de cet opéra en s’inspirant d’un fait divers réel. La situation est celle d’un huis clos angoissant entre des hommes confrontés aux forces de la nature. La maîtrise de l’écriture vocale n’est pas sans évoquer Benjamin Britten.

Pour compléter le catalogue de ses œuvres, on retiendra son oratorio Job (FD2645), ses six symphonies (FD2219 - FD2225 - FD2226), des concertos pour divers instruments (FD2261 - FD2275 - FB5831 - FD9665 - FD2261), des pièces diverses pour orchestre (FD2252), des œuvres chorales (FD2205) et de nombreux autres opus dans des domaines variés.

Ajoutons à son actif qu’il fut le fondateur avec Alexander Goehr, Harrison Birtwistle et le pianiste John Ogdon de ce qu’on a appelé "The Manchester School". Leurs partitions étaient par un petit ensemble instrumental. Ce dernier pris le nom de The Fires of London après le départ d’un des membres de l’association. Ces musiciens, sous la direction de Peter Maxwell Davies, ont participé à la diffusion des œuvres de ce dernier (FD2588 - FD2320 - FD2504).

Après son arrivée aux îles Orcades, il fonda le St Magnus Festival ainsi que la Dartington Summer School of Music qui sont des moteurs de création considérables pour les jeunes compositeurs ainsi que pour lui-même. Pour terminer, il convient de parler de son désir d’écrire une musique qui soit proche du public, faisant de lui un compositeur classique au langage moderne.

 

Cofondateur de "The Manchester School" et fils du chef d’orchestre Walther Goehr, Alexander Goehr (1932) fut rapidement attiré par un sérialisme plus proche de Schoenberg que de Webern comme en témoignent des œuvres comme The Deluge, Little Symphony ou son opéra Arden must Die. Il s’affranchit néanmoins de cette influence, se tournant vers la tonalité cachée et la modalité dans la tradition d’Olivier Messiaen dont il suivit les cours à Paris pendant un an. En tant que directeur du Music Theater Ensemble, il fut amené à écrire de la musique de scène : Naboth Vineyard sur un sujet biblique et Shadow Play. Son langage devient peu à peu plus personnel avec des œuvres comme la symphonie en un mouvement (FG7117) ou Metamorphosis/Dance (FG7116). Le Psaume IV marque un retour à une musique faisant une plus grande place à la dimension humaine. Ce retour à la tradition se marque plus particulièrement dans des pièces comme son deuxième opéra Behold the Sun (FG7111) ainsi que dans J.S.B. 1985. A musical Offering (FG7111) dans lequel il revisite la technique de la basse continue. Cet intérêt pour les formes traditionnelles donnera naissance à la Sinfonia (FG7111) et à la Symphony with Chaconne.

Ses œuvres plus récentes mettent la musique au service du texte, c’est le cas de Eve Dreams in Paradise d’après The Paradise de Milton ainsi que Sing, Ariel (FG7135) pour soprano solo, deux autres sopranos et cinq instruments sur des textes de divers poètes.

On le constate, le texte a une importance capitale aux yeux de Goehr qui y trouve des correspondances traduites musicalement.
Une œuvre synthétise ses conceptions : The Death of Moses, op. 53 (FG7130) pour cinq solistes, chœur, voix d’enfants et treize instruments. Son attachement à la musique de Monteverdi se marque ici dans la répartition des interprètes et leur autonomie dans le déroulement de l’ensemble.

 

Membre, lui aussi, de "The Manchester School", Harrison Birtwistle (1934), dans un premier temps, est resté plus attaché au sérialisme que ses deux collègues.

Cependant, le sérialisme eut tôt fait de ne plus répondre à ses attentes. Ses premières œuvres publiées furent assez controversées : Refrain and Chorus (FB5848) pour quintettes à vents et Ring a Dumb Carillon pour voix, clarinette et percussions. Cette combinaison mêlant la voix aux instruments gardera sa préférence. Dans Meridian (FB5839), il fait appel à une mezzo-soprano, un cor, un violoncelle, six sopranos et onze instrumentistes, AGM… (FK9612) est un autre exemple de cette combinaison. L’aspect rituel de la musique est un des piliers de son œuvre que ce soit dans le domaine instrumental ou vocal. Secret Theatre (FB5815) est un exemple de cette conception. En opposant deux groupes d’instrumentistes, un groupe fixe, un groupe mobile et en leur assignant des rôles différents dont les motifs restent cachés, le compositeur crée une véritable célébration musicale du mystère. Earth Dances (FB5812) pousse plus loin l’exploration de ce procédé.

La bande magnétique est aussi présente dans son œuvre : Linoi version 2, par exemple. C’est à l’IRCAM qu’il réalisa le matériel sonore de son opéra The Mask of Orpheus .

Le temps semble être une de ses préoccupations, de nombreuses œuvres y font allusion : Chonometer pour bande magnétique ou The Triumph of Time (FB5811) pour orchestre. La Grèce de l’Antiquité est aussi un de ses sujets d’inspiration favoris, que ce soit pour la mythologie dont il exploite les thèmes ou dans les formes issues de la tragédie antique. Tragoedia (FB5817) pour dix instrumentistes présente six parties juxtaposant des textures contrastées en faisant une véritable cérémonie musicale.

Sa tragicomédie Punch and Judy (FB5878), basée sur le spectacle de marionnettes du même nom, lui amena l’attention du public. Ce n’est pas un opéra destiné aux enfants mais une exploration de l’imaginaire des adultes vis-à-vis de ce souvenir d’enfance. Basée sur la structure du texte original, l’œuvre alterne mélodrames et épisodes dans un climat tendu. Dans le domaine lyrique, Gawain (FB5881) est considéré par son auteur comme un opéra en deux actes basé sur une légende médiévale dont il respecte la structure du récit.

Harrison Birtwistle communique de manière intuitive, sa voix est à la fois naturelle et individuelle sans qu’il se coupe pour autant de références solides.

Un cadre classique >>

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