Nouveaux moyens expressifs
Né en 1943, Gavin Bryars
a débuté sa carrière par de la musique
expérimentale comme The Sinking of the Titanic
(XB897A),
pièce ouverte pour un ensemble instrumental traditionnel,
qui joue sur le phénomène de transmission
du son dans l’eau.
Il a étudié la composition
avec Cyril Ramsey et George Linstead avant de se faire une
réputation comme contrebassiste de jazz. Dans les
années 70, Jesus’ Blood never failed me yet
(XB897F)
lui attira une reconnaissance internationale confirmée
par son opéra Medea. Ses deux quatuors à
cordes (FB9020)
appartiennent, par leur écriture, à la Nouvelle
Simplicité. Cadman Requiem (FB9014)
explore les ressources de la voix humaine, confirmant le
goût de Gavin Bryars pour les textures fluides.
Depuis, il a composé dans divers domaines
: de la musique de scène, de la musique de concert
comme son concerto pour violoncelle Farewell to Philosophy
(XB897I),
de la musique pour la radio comme A Man in a room, gambling
(FB9025).
Il dirige son propre ensemble, le Gavin Bryars Ensemble.
John Casken (1949) fit ses
études de composition à Birmingham avec John
Joubert et Peter Dickinson. Il fit ensuite un séjour
en Pologne où il travailla avec Andrzej Dobrowolski.
De sa rencontre avec Witold Lutoslawski naîtra un
style qui fait une grande place aux couleurs harmoniques.
Son opéra Golem (FC1470)
est l’aboutissement de sa recherche de dramatisation de
la musique allant jusqu’à une certaine forme d’expressionnisme.
Une bande magnétique préenregistrée
parcourt toute l’œuvre, apportant un support à l’ensemble
instrumental à l’effectif réduit. Comme Lutoslawski,
Casken insert des parties de contrepoint aléatoire,
assouplissant ainsi le carcan structurel. Suivirent un Quatuor
avec piano, un cycle de mélodies Still mine,
un Concerto pour violoncelle (FC1455).
John Casken enseigne à l’Université
de Manchester et est lauréat de nombreux prix, notamment
le Britten Award.
Colin Matthews (1946) étudia la composition
à l’université de Nottingham avec Arnold Whittall
et Nicholas Maw. Après un thèse de doctorat
consacrée à Mahler, il travailla à
Aldeburgh avec Benjamin Britten et Imogen Holst.
Son œuvre est abondante et variée :
la Quatrième sonate pour orchestre (FM2816),
Night Music, Landscape (FM2813),
un Concerto pour violoncelle (FM2813),
Machines and dreams (FM2805),
Broken symmetry (FM2816)
pour ne citer que quelques œuvres orchestrales.
Dans le domaine de la musique de chambre, Suns
dance (FM2816) pour dix instrumentistes,
The Great journey (FM2818) pour baryton
et huit instrumentistes, ses trois quatuors à cordes,
ses pièces pour piano et ses mélodies sont
encore quelques exemples de la variété du
talent de Colin Matthews.
Ce qui est frappant chez Colin Matthews, c’est
une ouverture culturelle qui l’amène à rechercher
son inspiration dans des domaines aussi variés que
rares, aussi bien en littérature qu’en peinture.
De la synthèse des différents styles qui se
rencontrent dans son œuvre, naît un langage qui lui
est entièrement personnel et qui ne manque pas de
caractère.
Dans le même ordre d’idées, Robin Holloway
(1943) étudia avec d’Alexander Goehr Après
des débuts tournés vers le modernisme, il
s’orienta vers une expression plus romantique. Dans Scenes
from Schumann et Fantasy-Pieces on Schumann’s Liederkreis
(FH6722),
il laissa libre cours à son lyrisme et cette démarche
libératrice l’amena à la composition de son
opéra Clarissa et de Seascape and harvest.
Si le premier Concerto pour orchestre montre des traces
de ce modernisme, son second concerto pour orchestre fait
appel à une écriture plus expressionniste
tandis que la Serenade in C (FH6722)
rappelle le néoclassicisme de Francis Poulenc tout
comme sa cantate Sea-Surface full of clouds
(FH6730).
Son concerto pour violon (FH6716) se présente comme
une succession de petits tableaux se reflétant les
uns dans les autres. Sa musique de chambre (FH6722) ainsi
que sa musique vocale (FH6730) témoignent de son
appartenance au courant néo-romantique du XXe
siècle.
John Tavener (1944) est une figure à part
dans le paysage musical anglais. Sa conversion à
l’Église orthodoxe et sa foi constituent la principale
source d’inspiration de son œuvre, le plaçant hors
de notre temps. Chacune de ses œuvres est une icône
sonore avec son symbolisme mystérieux, indissociable
du texte qui l’a fait naître. Il convient donc d’aborder
leur écoute avec des dispositions d’esprit adéquates.
Par la quête spirituelle que traduit sa musique, Tavener
a su établir un lien fort avec le public par le rôle
nouveau qu’il tente de faire jouer à la musique dans
notre société.
Il fit ses études musicales à
la Royal Academy of Music avec Lennox Berkeley et David
Lumsdaine (Australie) puis, parallèlement à
son poste d’organiste à Kensington, il commença
à composer. Il fut découvert grâce à
la cantate The Whale en 1968, pièce bientôt
suivie par d’autres dont un concerto pour piano, des pièces
pour orchestre de chambre et un opéra Thérèse.
Son attirance pour la spiritualité au sens large
se révèle déjà dans cet opéra
puis dans A Celtic Requiem (FT1979),
Little Requiem for Father Malachy Lynch (FT1985),
Ultimos Ritos et d’autres pièces dont les
titres explorent les questionnements de l’Homme face à
la mort.
Après sa conversion en 1977 à
la branche russe de l’Église orthodoxe, John Tavener
s’est inspiré des textes et de la tradition byzantine
comme dans Ikon of Light (FT1959).
Protecting Veil (FT1955)
est sa première œuvre instrumentale de grande envergure.
Écrite pour violoncelle et orchestre à cordes,
Tavener y explore les capacités d’expression spirituelle
des instruments. The Last Sleep of the Virgin et
The Hidden Treasure (FT1952)
pour quatuors à cordes font partie de ses premières
pièces de musique de chambre.
Total Eclipse (FT1998)
offre une riche synthèse des instruments et de la
voix. Avec Agraphon (FT1998) ces
deux pièces comptent parmi les plus intensément
expressives du compositeur.
Cette apparente simplicité cache une réelle
complexité d’un ensemble à portée hautement
mystique.
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