Après 1950

 
Réf. Médiathèque - FT1995

 

 

 

 

 

Nouveaux moyens expressifs

Né en 1943, Gavin Bryars a débuté sa carrière par de la musique expérimentale comme The Sinking of the Titanic (XB897A), pièce ouverte pour un ensemble instrumental traditionnel, qui joue sur le phénomène de transmission du son dans l’eau.

Il a étudié la composition avec Cyril Ramsey et George Linstead avant de se faire une réputation comme contrebassiste de jazz. Dans les années 70, Jesus’ Blood never failed me yet (XB897F) lui attira une reconnaissance internationale confirmée par son opéra Medea. Ses deux quatuors à cordes (FB9020) appartiennent, par leur écriture, à la Nouvelle Simplicité. Cadman Requiem (FB9014) explore les ressources de la voix humaine, confirmant le goût de Gavin Bryars pour les textures fluides.

Depuis, il a composé dans divers domaines : de la musique de scène, de la musique de concert comme son concerto pour violoncelle Farewell to Philosophy (XB897I), de la musique pour la radio comme A Man in a room, gambling (FB9025). Il dirige son propre ensemble, le Gavin Bryars Ensemble.

John Casken (1949) fit ses études de composition à Birmingham avec John Joubert et Peter Dickinson. Il fit ensuite un séjour en Pologne où il travailla avec Andrzej Dobrowolski. De sa rencontre avec Witold Lutoslawski naîtra un style qui fait une grande place aux couleurs harmoniques. Son opéra Golem (FC1470) est l’aboutissement de sa recherche de dramatisation de la musique allant jusqu’à une certaine forme d’expressionnisme. Une bande magnétique préenregistrée parcourt toute l’œuvre, apportant un support à l’ensemble instrumental à l’effectif réduit. Comme Lutoslawski, Casken insert des parties de contrepoint aléatoire, assouplissant ainsi le carcan structurel. Suivirent un Quatuor avec piano, un cycle de mélodies Still mine, un Concerto pour violoncelle (FC1455).

John Casken enseigne à l’Université de Manchester et est lauréat de nombreux prix, notamment le Britten Award.


Colin Matthews
(1946) étudia la composition à l’université de Nottingham avec Arnold Whittall et Nicholas Maw. Après un thèse de doctorat consacrée à Mahler, il travailla à Aldeburgh avec Benjamin Britten et Imogen Holst.

Son œuvre est abondante et variée : la Quatrième sonate pour orchestre (FM2816), Night Music, Landscape (FM2813), un Concerto pour violoncelle (FM2813), Machines and dreams (FM2805), Broken symmetry (FM2816) pour ne citer que quelques œuvres orchestrales.

Dans le domaine de la musique de chambre, Suns dance (FM2816) pour dix instrumentistes, The Great journey (FM2818) pour baryton et huit instrumentistes, ses trois quatuors à cordes, ses pièces pour piano et ses mélodies sont encore quelques exemples de la variété du talent de Colin Matthews.

Ce qui est frappant chez Colin Matthews, c’est une ouverture culturelle qui l’amène à rechercher son inspiration dans des domaines aussi variés que rares, aussi bien en littérature qu’en peinture. De la synthèse des différents styles qui se rencontrent dans son œuvre, naît un langage qui lui est entièrement personnel et qui ne manque pas de caractère.


Dans le même ordre d’idées, Robin Holloway (1943) étudia avec d’Alexander Goehr Après des débuts tournés vers le modernisme, il s’orienta vers une expression plus romantique. Dans Scenes from Schumann et Fantasy-Pieces on Schumann’s Liederkreis (FH6722), il laissa libre cours à son lyrisme et cette démarche libératrice l’amena à la composition de son opéra Clarissa et de Seascape and harvest.

Si le premier Concerto pour orchestre montre des traces de ce modernisme, son second concerto pour orchestre fait appel à une écriture plus expressionniste tandis que la Serenade in C (FH6722) rappelle le néoclassicisme de Francis Poulenc tout comme sa cantate Sea-Surface full of clouds (FH6730). Son concerto pour violon (FH6716) se présente comme une succession de petits tableaux se reflétant les uns dans les autres. Sa musique de chambre (FH6722) ainsi que sa musique vocale (FH6730) témoignent de son appartenance au courant néo-romantique du XXe siècle.


John Tavener
(1944) est une figure à part dans le paysage musical anglais. Sa conversion à l’Église orthodoxe et sa foi constituent la principale source d’inspiration de son œuvre, le plaçant hors de notre temps. Chacune de ses œuvres est une icône sonore avec son symbolisme mystérieux, indissociable du texte qui l’a fait naître. Il convient donc d’aborder leur écoute avec des dispositions d’esprit adéquates. Par la quête spirituelle que traduit sa musique, Tavener a su établir un lien fort avec le public par le rôle nouveau qu’il tente de faire jouer à la musique dans notre société.

Il fit ses études musicales à la Royal Academy of Music avec Lennox Berkeley et David Lumsdaine (Australie) puis, parallèlement à son poste d’organiste à Kensington, il commença à composer. Il fut découvert grâce à la cantate The Whale en 1968, pièce bientôt suivie par d’autres dont un concerto pour piano, des pièces pour orchestre de chambre et un opéra Thérèse. Son attirance pour la spiritualité au sens large se révèle déjà dans cet opéra puis dans A Celtic Requiem (FT1979), Little Requiem for Father Malachy Lynch (FT1985), Ultimos Ritos et d’autres pièces dont les titres explorent les questionnements de l’Homme face à la mort.

Après sa conversion en 1977 à la branche russe de l’Église orthodoxe, John Tavener s’est inspiré des textes et de la tradition byzantine comme dans Ikon of Light (FT1959). Protecting Veil (FT1955) est sa première œuvre instrumentale de grande envergure. Écrite pour violoncelle et orchestre à cordes, Tavener y explore les capacités d’expression spirituelle des instruments. The Last Sleep of the Virgin et The Hidden Treasure (FT1952) pour quatuors à cordes font partie de ses premières pièces de musique de chambre.

Total Eclipse (FT1998) offre une riche synthèse des instruments et de la voix. Avec Agraphon (FT1998) ces deux pièces comptent parmi les plus intensément expressives du compositeur. Cette apparente simplicité cache une réelle complexité d’un ensemble à portée hautement mystique.

 

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