La filière écossaise
Les rapports à la tradition sont beaucoup
moins évidents chez un compositeur comme James
Dillon (1950). Enfant, il se familiarise avec la
musique traditionnelle écossaise avant d’étudier
la musique, l’acoustique et la linguistique. C’est un autodidacte
de la composition.
L’influence d’Edgar Varèse est perceptible
dans des œuvres comme Once upon a time, East
11th St NY 10003 (FD6656)
et Helle Nacht (FD6661).
Ses trois quatuors à cordes (FD6666)
et sa musique de chambre (FD6665)
s’inscrivent dans une démarche exploratoire visant
à retrouver la nature initiale du phénomène
musical.
Son écriture évite les effets
de masses pour privilégier des sons éclatés
créant à eux seuls la tension dramatique.
Dans son traitement de l’orchestre, un contrepoint complexe
s’attache à détacher une vision à la
fois microscopique et macroscopique de l’œuvre. Il témoigne
un vif intérêt pour d’autres types de musiques
que la musique classique, allant du jazz aux musiques traditionnelles
indiennes. Avec James Dillon, on peut réellement
parler de Nouvelle Complexité.
Simon Bainbridge (1952) a
étudié la composition au Royal College of
Music avec John Lambert puis avec Gunther Schuller à
Tanglewood, cursus qui n’est pas sans évoquer celui
de Oliver Knussen. À plusieurs reprises, il fut compositeur
en résidence à Edinburgh notamment. Il poursuit
aussi une carrière de chef d’orchestre et d’enseignant.
Parmi ses œuvres figurent un Double concerto
pour hautbois et clarinette, Marimolin, un
Duo pour violon et marimba, une Fantaisie pour
double orchestre (FB1168),
un Concerto pour alto et Concertante in moto
perpetuo (FB1168).
On trouve chez Simon Bainbridge une grande recherche de
textures sonores allant du minimalisme à la complexité.
Écossaise, elle aussi, Judith
Weir (1954) fut élève de John Tavener
puis de Robin Holloway au King’s College de Cambridge. Elle
s’est attelée à la composition d’opéras
dont certains de très courte durée : King
Harald’s saga, At night at the Chinese opera,
The Vanishing Bridegroom, Blond Eckbert
(FW4388),
The Consolation of the scholarship et Missa
del Cid (FW4385).
Son langage met l’accent sur la recherche
de couleurs, on y perçoit les influences d’Igor Stravinsky
et de Leos Janacek mais aussi de la musique traditionnelle
d’Écosse et d’ailleurs. L’écriture, par ses
références perceptibles et ses emprunts à
d’autres sources, évoque à la fois l’éclectisme
et le néoclassicisme.
James Mac Millan (1959) tout
comme James Dillon doit beaucoup à son pays natal
: l’Écosse. Sa musique contient une énergie
au fort pouvoir émotionnel.
C’est Tryst (FM0394)
qui lui amena le succès, suivi par The confession
of Isobel Gowdie (FM0394)
dont le sujet particulier appelle une musique aux teintes
sombres et violentes. Son Concerto pour violoncelle
(FM0392)
fut écrit pour Mstislav Rostropovich tandis que Veni,
veni, Emmanuel, un concerto pour percussions (FM0398),
a été conçu pour Evelyn Glennie. Citons
encore Busqueda (FM0402),
théâtre musical, une Sinfonietta (FM0382)
aux mouvements de vagues dessinés par les cordes,
la première symphonie Vigil (FM0391)
et la Deuxième symphonie (FM0382)
aux somptueuses couleurs orchestrales.
L’appartenance de James Mac Millan à
la foi catholique sous-tend la majeure partie de son œuvre
que ce soit sous forme d’un programme comme dans la première
symphonie ou dans des musiques plus spécifiquement
conçues pour exprimer le sacré comme son opéra
sacré Visitatio sepulchri
(FM0402). Basée sur des formes traditionnelles, la
musique de Mac Millan exploite les couleurs orchestrales
de manière prodigieuse. Souvent sombres et violentes,
les atmosphères qu’il crée et la formidable
énergie qui parcourt son œuvre traduisent la personnalité
d’un vrai créateur.
L'enfant de l'entente cordiale
>>