Oliver Knussen (1952) est
un des compositeurs anglais les plus connus et les plus
souvent joués, il est aussi apprécié
en tant que chef d’orchestre. Il étudia la composition
avec John Lambert puis avec Gunther Schuller aux États-Unis.
Il fit ses débuts en 1968 avec sa
First Symphony mais ce sont des
œuvres comme la Third Symphony (FK5857),
Coursing (FK5857), Ocean de
terre et Ophelia Dances Book 1
qui le propulsèrent aux devants de la scène.
Ses opéras Where the Wild
Things Are (FK5875) et Higglety
Pigglety Pop ! (FK5877) s’inscrivent dans une
veine fantastique et enfantine tout comme Hums
and songs of Winnie-the-Pooh (FK5883). Plutôt
que d’être destinées à un public d’enfants,
ces œuvres sont pour Oliver Knussen des occasions de donner
libre cours à son imagination fertile et aux ressources
de son art de l’orchestration. Ces opéras fantastiques
ne sont pas sans évoquer L’enfant et
les sortilèges de Maurice Ravel.
De nature plus modale que sérielle,
le langage de Knussen présente une filiation avec
celui d’Igor Stravinsky et de Eliott Carter.
Ses compétences en tant que chef d’orchestre et directeur
artistique de festivals prestigieux en font un musicien
des plus recherchés par les créateurs contemporains.
Elève d’Elisabeth Lutyens et de Luciano Berio, Robert
Saxton (1953) est un compositeur dont le langage
puise ses racines dans la tradition. Sa musique présente
de forts contrastes de clair-obscur et contient une puissance
dramatique certaine.
Sa trilogie The Sentinel of the Rainbow,
The rRng of Eternity et Concerto for Orchestra
fut suivie par The circles of Light, le Concerto
pour alto et In the Beginning (FS1056)
et un Concerto pour violon (FS1055).
Sa Paraphrase on Mozart’s Idomeneo
fut commandée pour le festival de Glyndebourne en
prélude à l’opéra de Mozart. Invocation,
Dance and Meditation (FA3277)
est contemporain de son opéra Caritas (FS1062).
Music to celebrate the Resurrection of
Christ (FS1056)
est destiné à illustrer un film. Parmi les
œuvres les plus récentes figurent un Concerto
pour violoncelle et un Concerto pour trompette.
L'enfant de l'entente cordiale
George Benjamin (1960) fait
partie des compositeurs de la jeune génération.
Il étudia le piano et la composition avec Peter Gellhorn
puis poursuivit ses études à Paris, chez Olivier
Messiaen pour la composition et Yvonne Loriot pour le piano,
pour terminer sa formation au King’s College de Cambridge
avec Alexander Goehr. Sa première création
Ringed by the flat horizon (FB4811)
suivie de près par At first light (FB4808)
lui valut une reconnaissance immédiate de la part
du public. Suivirent A mind of winter pour soprano
et petit orchestre (FB4811)
et Antara (FB4828)
dans lequel il fait appel au dispositif électronique
pour recréer, modifier et magnifier le son des flûtes
des Andes.
Sudden Time (FB4813)
et Three Inventions for chamber orchestra
(FB4813) jouent sur les effets de textures et exploitent
les ressources chromatiques de l’orchestre.
Au-delà du jeu des textures et des
couleurs instrumentales, la musique de George Benjamin utilise
des polyphonies et des polyrythmies complexes pour traduire
en sons une impression, une ambiance, un état d’esprit
à la façon des peintres impressionnistes.
À travers un univers poétique se perçoit
la personnalité forte d’un créateur qui se
fraye un chemin à travers les courants et les tendances
actuelles.
Entretenant un rapport privilégié
avec la France, la musique de George Benjamin est largement
diffusée sur le continent ainsi qu’aux États-Unis.
Parallèlement à la composition,
George Benjamin poursuit une carrière de pianiste
et de chef d’orchestre.
En guise de conclusion
Le maître-mot en ce qui concerne les
compositeurs anglais contemporains est l’éclectisme
de leur langage : chez un même créateur se
rencontrent écriture tonale et atonale, musique électronique
et acoustique, jazz et tradition populaire, parfois au sein
d’une même oeuvre. Le retour à un mode d’expression
plus personnel, combiné avec la retenue du tempérament
britannique est amplifié par une diversité
toujours plus grande des genres musicaux notamment sous
l’influence de la musique pop et d’avant-garde. Les effets
des Prom’s sur la création en général
est indéniable et l’Angleterre ne semble pas souffrir
de la méfiance qu’éprouve le continent face
à l’inouï. Côte à côte se
trouvent le respect de la tradition et l’avant-garde la
plus débridée.
Tous ces éléments concourent
à donner à la musique anglaise ce caractère
qui n’appartient qu’à elle.
Et la suite
>>