Notre suggestion : Messiaen

 La première apparition du Berliner Philharmoniker dans l'oeuvre d'Olivier Messiaen provoquera quelques solides réévaluations dans la riche discographie de la Turangalîla-Symphonie. Plus que toute autre partition, cette symphonie possède de fortes affinités avec le post-romantisme. Créé en 1949 à Boston sous la direction de Leonard Bernstein, cet hymne épique à la vie et à l'amour demande un orchestre luxuriant à la percussion très fournie auquel s'ajoutent deux solistes : un piano, très virtuose, et des ondes Martenot. Au premier abord, certains regretteront le brillant, le tranchant et la couleur caractéristiques des orchestres français. Mais ce que la tradition germanique du Berliner Philharmoniker apporte à l'ouvrage est incomparable.

Suite du commentaire de Benoit van Langenhove

Notre dossier classique & jazz

Une Chauve-souris politique

Ce mercredi soir, lorsque vous regarderez sur Arte la Fledermaus de Johann Strauss, diffusée en direct depuis Salzbourg, ayez l'esprit ouvert. Cette production tourne le dos à l'opérette fraîche et joyeuse au profit d'un spectacle politique. Placez des phrases du livret comme "Le bonheur est d'oublier ce que l'on ne peut changer" ou "C'est la coutume chez nous : chacun à son goût" ou l'hypocrisie de la dernière réplique de Rosalinde "Le champagne est la cause de nos ennuis d'aujourd'hui, chantons le roi des vins" dans les mains d'un metteur en scène iconoclaste et vous obtiendrez un spectacle cruel, dur, apte à provoquer de vaste remous dans l'assistance qui n'accepte pas (et qui le fait savoir) ce miroir du monde contemporain. Et ne destinons pas la thèse défendue aux seuls Autrichiens. Car l'autoritarisme, l'hypocrisie, la jouissance égoïste, illustrée ici par l'usage de la drogue, conduisent, de façon universelle à la destruction des structures sociales.

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