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Notre choix : Mernier

Jamais oeuvres contemporaines ne m'auront procuré plus de plaisir que celles-ci. Sans renier les oeuvres-clés de maints chefs de file de "l'avant-garde" et l'émotion de leur découverte, j'avoue ici un double plaisir : celui, égoïste et bien subjectif, de l'écoute et celui, annoncé depuis une dizaine d'années, de voir se confirmer l'éclosion d'un nouveau mode d'expression musicale, plus serein, plus chaleureux qui, pour autant, ne cède en rien à une quelconque facilité. Tout simplement, le langage s'est clarifié et ses rudesses ou violences laissent la place à la douceur et à la pacification. A l'écoute de ces oeuvres riches de timbres et de couleurs, on éprouve une sorte d'apaisement semblable à celui que l'on peut ressentir lorsque, après l'orage, se dessinent les premières échancrures de ciel bleu et que, enivré par les senteurs révélées par l'averse, le merle siffle, victorieux.

Suite du commentaire de Pierre Watillon

Ars Musica : Ensemble Contrechamps

Fondé en 1980, l'ensemble suisse Contrechamps s'est donné pour mission de jouer les oeuvres du XXe siècle et de susciter des nouvelles créations. Un premier concert monographique (le 13 mars) présentera un florilège de partitions d'Heinz Holliger, échelonnées entre 1981 et 2001. Un deuxième concert (le 14 mars) opposera Elliot Carter, le juvénile doyen de la musique contemporaine, et Johann Sebastian Bach. 

Bruxelles, Théâtre Marni, le mercredi 13 mars à 20h30
Bruxelles, Théâtre Marni, le jeudi 14 mars à 20h30
Notre dossier Ars Musica

Elektra

C’est avec Elektra que Strauss commence sa féconde collaboration avec le génial écrivain viennois Hugo von Hoffmannsthal. Les contacts se sont noués dans le cercle d’amis du metteur en scène berlinois Max Reinhardt.  Sophocle avait donné un canevas et des contraintes.  Hoffmannsthal resserre l’action, dramatisant les conflits entre fille et mère, entre la sœur qui ne pense qu’au père qu’elle n’a plus et la sœur qui pense aux enfants qu’elle n’aura peut-être pas. L’écriture du poète ira loin dans la ré-interprétation : en opposition absolue à la tradition d’une Grèce lumineuse et humaniste d’Apollon, d’une Grèce de l’ordre, de la beauté et de la raison l’œuvre plonge dans les teintes tragiques, sombres et violentes de la Grèce de Dionysos, dans la forte inclinaison des anciens Grecs vers le pessimisme, les mythes tragiques, et le concept que chaque chose est porteuse de mort, de mystère, de destruction et de menace quant aux fondement de l’existence. L’opéra ose, pour la première fois de l’histoire de la musique, être à la fois violent et bref.

Liège, ORW, du 15 au 26 mars

La Norma de Bellini

Norma constitue sans doute un des opéras majeurs du XIX^e siècle. Son originalité réside dans le fait d'être une tragédie classique par le sujet que Bellini traite avec des moyens purement romantiques. Les personnages y agissent en fonction de leur sensibilité. Norma, troublée par un conflit triangulaire (amour divin, amour humain, amour maternel), est une sorte de Médée chargée d'humanité. Adalgisa, au contraire, est tout innocence.

Notre dossier La Norma