Compact Microsillon Vidéocassette tous supports

Notre choix : Stravinsky, Debussy et Boulez

Intellectuellement, le programme a de quoi séduire. Réunir sur un seul disque compact deux oeuvres majeures du début du XXe siècle : le ballet du Sacre du printemps d'Igor Stravinsky, datant de 1913, et les trois esquisses symphoniques de La Mer de Claude Debussy datant de 1905. Et l'ajout de la Notations VII pour orchestre de Boulez de 1999 reste logique en raison de la filiation du compositeur français avec ses deux aînés.

Suite du commentaire de Benoit van Langenhove

Ars Musica : What's next

What next? est l'unique opéra du compositeur américain Elliot Carter. L'argument part d'une situation tragicomique: cinq adultes et un adolescent ont été victimes d'un accident. La nature de l'événement échappe autant aux personnages qu'à nous, spectateurs. Déboussolé, chacun se replie dans sa sphère privée : l'un débite des vérités philosophiques, l'autre fait des vocalises, un troisième raconte des histoires. Les monologues évoluent vers des semblants de dialogues, les dialogues dégénèrent en disputes, les disputes se décomposent en monologues. La légèreté du ton, la beauté des ensembles vocaux rendent, par contraste, d'autant plus pressante la question implicite qui traverse l'opéra : pourquoi avons-nous tant de mal à communiquer, à coopérer?

Bruges, Concertgebouw, le dimanche 24 mars à 20h30
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Elektra

C'est avec Elektra que Strauss commence sa féconde collaboration avec le génial écrivain viennois Hugo von Hoffmannsthal. Les contacts se sont noués dans le cercle d'amis du metteur en scène berlinois Max Reinhardt.  Sophocle avait donné un canevas et des contraintes.  Hoffmannsthal resserre l'action, dramatisant les conflits entre fille et mère, entre la sour qui ne pense qu'au père qu'elle n'a plus et la sour qui pense aux enfants qu'elle n'aura peut-être pas. L'écriture du poète ira loin dans la ré-interprétation : en opposition absolue à la tradition d'une Grèce lumineuse et humaniste d'Apollon, d'une Grèce de l'ordre, de la beauté et de la raison l'ouvre plonge dans les teintes tragiques, sombres et violentes de la Grèce de Dionysos, dans la forte inclinaison des anciens Grecs vers le pessimisme, les mythes tragiques, et le concept que chaque chose est porteuse de mort, de mystère, de destruction et de menace quant aux fondements de l'existence. L'opéra ose, pour la première fois de l'histoire de la musique, être à la fois violent et bref.

Liège, ORW, du 15 au 26 mars

Ars Musica : Lindberg I et II

Le compositeur finlandais Magnus Lindberg peut se vanter de n'avoir jamais écrit de mouvement lent. Ses gigantesques toupies harmoniques brassent les objets les plus hétéroclites. Des coulées continues, irrésistibles soulèvent l'orchestre dans trois de ces dernières partitions :  Feria, Parada, Cantigas. Ce vaste triptyque sera créé dans son intégralité, ce vendredi à Liège et samedi à Bruxelles,  par l'Orchestre Philharmonique de Liège placé sous la direction de Louis Langrée.  L'orchestre occupe une place centrale dans la production de Lindberg. Cependant, la musique de chambre est loin d'occuper une place négligeable. Si les idées expérimentées pour l'orchestre sont ensuite développées pour des effectifs plus réduits ou pour un seul instrument, il arrive aussi que l'inverse se produise: une nouvelle manière de traiter le rythme ou le tempo est pensée au piano puis élargie à l'orchestre. Pour vous permettre de juger,  Anssi Karttunen au violoncelle et le compositeur au piano vous proposent ce mercredi un florilège de six pièces instrumentales.

Bruxelles, Le Botanique, le mercredi 20 mars à 20h30 
Liège, Salle Philharmonique, le jeudi 21 mars à 20h30 
Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, le samedi 23 mars à 20h30
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