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Notre choix : Semaine sainte à Pharos

Située au large de la côte dalmate, le regard tourné vers l'Italie, l'île de Hvar est au confluent des cultures méditerranéennes. En témoigne ce disque passionnant et combien captivant, écho sonore d'une tradition qui remonte au XVIe siècle. En effet, suite à un soulèvement de la population contre la noblesse locale, une procession de repentir fut instituée, en 1510, qui devait se dérouler durant la semaine sainte, du Jeudi Saint à minuit pour se prolonger le Vendredi Saint. Clergé excepté, tous les habitants de l'île participaient à cette procession au cours de laquelle les rues de Stari Grad (l'ancienne Pharos) retentissaient de chants dont les origines remontent parfois à près de six cents ans et qui puisent autant dans la tradition populaire que dans la tradition religieuse.

Suite du commentaire de Pierre Watillon

Gergiev et Mahler

La Neuvième symphonie de Mahler, comme Le Chant de la terre qui l'a précédée en 1908,  est née sous le signe de la mort. Toutes deux sont des oeuvres de l'adieu, pleines de mélancolie et de tristesse. Dans son style tardif, Mahler ouvrait des portes vers des chemins que la musique du XXe siècle allait emprunter. La symphonie est construite de façon fort peu orthodoxe, avec deux mouvements lents encadrant deux mouvements rapides. La tonalité évolue de mouvement en mouvement et prend ici une fonction de colorisation du discours. Valery Gergiev dirigera cette partition posthume à la tête du Rotterdams Philharmonisch Orkest .

Bruxelles, PBA, le jeudi 28 mars à 20 heures

Didon et Enée

Comme c'est le cas pour Purcell lui-même, nous savons peu de faits concernant l'origine de son chef-d'oeuvre Dido and Aeneas. Ce qui soulève cet opéra loin au-dessus du commun est essentiellement sa musique. Dido and Aeneas est une oeuvre concise, équilibrée dans sa forme, malgré l'extrême variété des moyens proprement dramatiques, où l'expression atteint une intense vérité.

Notre dossier Dido and Aeneas

Elektra à Liège

C'est avec Elektra que Strauss commence sa féconde collaboration avec le génial écrivain viennois Hugo von Hoffmannsthal. Les contacts se sont noués dans le cercle d'amis du metteur en scène berlinois Max Reinhardt.  Sophocle avait donné un canevas et des contraintes.  Hoffmannsthal resserre l'action, dramatisant les conflits entre fille et mère, entre la sour qui ne pense qu'au père qu'elle n'a plus et la sour qui pense aux enfants qu'elle n'aura peut-être pas. L'écriture du poète ira loin dans la ré-interprétation : en opposition absolue à la tradition d'une Grèce lumineuse et humaniste d'Apollon, d'une Grèce de l'ordre, de la beauté et de la raison l'ouvre plonge dans les teintes tragiques, sombres et violentes de la Grèce de Dionysos, dans la forte inclinaison des anciens Grecs vers le pessimisme, les mythes tragiques, et le concept que chaque chose est porteuse de mort, de mystère, de destruction et de menace quant aux fondements de l'existence. L'opéra ose, pour la première fois de l'histoire de la musique, être à la fois violent et bref.

Liège, ORW, du 15 au 26 mars