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Notre choix : Loewe |
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Carl Loewe est quasiment un inconnu dans nos régions alors que ses lieder et, particulièrement, ses ballades sont bien connues de nos voisins d'Outre-Rhin. Question de langue, peut-être, mais alors pourquoi cette méconnaissance du reste de son oeuvre ? Sans doute parce que, comme de nombreux compositeurs, la reconnaissance de Loewe reste à faire. Sans doute aussi, parce que la production est inégale en raison d'un désir parfois trop évident de sacrifier au goût du public. Puisque l'occasion nous est donnée de découvrir enfin une oeuvre concertante, ne nous en privons pas. Elle est charmante, même si redoutable pour le soliste à qui le compositeur a confié les traits les plus audacieux. Mari Kodama se joue des difficultés avec une telle aisance qu'on en vient à oublier le labeur pour ne retenir que le scintillement.
Suite du commentaire de Pierre Watillon |
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Chausson : Poème de l'amour et la mer |
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Immense voyage entre la nostalgie d'un amour perdu et la recherche d'un ailleurs plus apaisant, le Poème de l'amour et de la mer a été souvent accusé de trop s'abrité sous l'ombre de Wagner. Pourtant, la narration musicale s'en affranchit par des touches plus légères et transparentes avec des nuances impressionnistes. Et même si le chromatisme enivrant et torturé nous ramène du côté de Bayreuth, l'harmonie prend des couleurs hors du temps par l'usage de la modalité et des gammes pentatoniques. Ce vaste poème lyrique sera interprété par la jeune soprano Alexia Cousin et l'Orchestre Philharmonique de Liège placé sous la direction de Louis Langrée.
Liège, Salle Philharmonique, le samedi 21 février à 15 heures
Bruxelles, PBA, le dimanche 22 février à 20 heures
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Le
Super Audio CD |
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Il est assez difficile de prévoir sous quelle forme, au XXIe siècle, nous parviendra la musique enregistrée. Alors que le passage du disque vinyle au CD audio s'est fait assez rapidement et dans un consensus général au cours des années 80 en raison des défauts propres au vinyle (griffes, fragilité), il est difficile d'évaluer l'envie réelle du public de changer de support pour la diffusion de la musique. On peut toutefois se demander si cette avancée technique est suffisamment intéressante pour le grand public. Contrairement au DVD vidéo face à la cassette VHS, ces options n'apportent qu'une avancée qualitative par rapport au support CD. Cet argument est-il suffisant ? Pas sûr dans un monde où la musique est davantage consommée en masse qu'écoutée religieusement.
Notre dossier SACD
Le catalogue des SACD de musique classique
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Tarass Bulba et Sinfonietta de Janacek |
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Si l’on examine de plus près les oeuvres de Janacek, on retrouve aisément, ici et là, des tournures mélodiques et rythmiques qui proviennent de la musique traditionnelle. La Sinfonietta s’inspire, au début, d’une fanfare entendue à Prague, ensuite d’une danse traditionnelle. La rhapsodie Taras Bulba, écrite d’après la nouvelle de Gogol, constitue le sommet de son oeuvre d’inspiration russe. Commencée en 1905, l’oeuvre ne fut terminée qu’en 1918 au moment où le sort de la Russie se jouait face à l’Allemagne. Empreint d’idéalisme, Janacek identifie la Russie à Taras Bulba. L'essentiel est d'entendre une musique vivante, celle d’un témoin engagé dans les réalités de son époque, celle d’un homme qui s’interroge, se révolte, s’émerveille à propos de sujets éternels : l’amour, la jalousie, la nature, la société, la vie et la mort.
Bruxelles, PBA, le lundi 23 février à 20 heures
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