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Notre
choix : Beethoven |
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Klaus Tennstedt a surtout laissé comme traces dans la discographie des disques
consacrés à Mahler dans des visions hautement dramatiques. La BBC a l'heureuse
initiative de nous proposer une édition d'un concert Beethoven donné au Proms le
13 septembre 1985. Même si le son ne répond pas au dernier critère de la haute
définition numérique, nous avons là un témoignage exceptionnel de l'art d'un
chef disparu trop tôt, emporté par un cancer provoqué, sans doute, par un usage
excessif du tabac. C'est une 9e symphonie emportée par un souffle
puissant, dramatique. Rarement l'on a entendu des ruptures aussi marquées, un
adagio aussi intense.
Suite
du commentaire de Benoit van Langenhove |
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Ars
Musica 2004
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Natures
Mortes de G.F.
Haas a suscité un formidable engouement lors de
la dernière édition (2003) du festival de Donaueschingen.
L’auditeur est traversé par un flux sonore aux multiples
stratifications d’où émergent çà et là des éléments
tels qu’une eau ondoyante subitement illuminée par la
lumière du soleil. Majestueux, le tempo connaît des
accélérations qui viennent propulser le matériau musical
avant de ralentir à nouveau quelques mesures plus loin –
mais la musique ne reste jamais immobile. Polygon est
une œuvre pour piano et grand orchestre qui a révélé
Johannes Maria Staud aux oreilles de ses pairs, dès sa
création. Inspiré par le peintre Walter De Maria, le
compositeur joue avec des timbres inhabituels (saxophone,
tuba Wagner et accordéon) et donne vie à une musique aux
accents dramatiques et fragiles. Lorsqu’elle fut créée
partiellement en 1927, la Symphonie
n° 4 de Charles Ives a soulevé des vagues
de huées et de coups de sifflet. Une réaction qui illustre
une fois de plus le caractère très relatif du goût en
art, car cette œuvre passe aujourd’hui pour un des
monuments du répertoire symphonique. Une réaction
néanmoins compréhensible, dans la mesure où tous ces
lambeaux de mélodies et de rythmes demandent à l’oreille
une adaptation, un peu comme si on pénétrait dans un
magasin de boîtes à musique où toutes joueraient un air
différent sur leur propre cadence. Le résultat est
époustouflant. Le concert, où la machinerie de l’orchestre
est exploitée jusque dans ses moindres rouages, nécessite
un chef, un chœur et un orchestre de haut vol a été
confié à Sylvain Cambreling et à l’orchestre de
la SWR..
Bruxelles,
PBA, le jeudi 18 mars à 20h30
Notre dossier Ars
Musica
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La
Pastorale à portée des enfants |
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La
Sixième symphonie en fa majeur op.68 "Sinfonia
pastorale" ne se contente plus de décrire et de
peindre le Nature ainsi que le prescrivait l'ancienne
esthétique d'imitation, mais exprimait les sensations
personnelles du compositeur. " Pas un homme ne peut
aimer la nature autant que moi !", disait Beethoven.
Cette passion inspirée de ses fréquentes promenades en
plein air l’amena à composer « La Pastorale », un
véritable et magnifique hymne à la nature : il y évoque
en musique le murmure d’un ruisseau, des cris d’oiseaux,
des danses paysannes, des meuglements de vaches mais aussi l’orage
et la tempête. Les musiciens de L’Orchestre
Philharmonique de Liège, dirigés par Louis Langrée, nous
feront découvrir cette Sixième symphonie , sans
doute la plus imagée du compositeur. Laurence Bibot,
comédienne bruxelloise bien connue pour son humour à
multiples facettes sera leur complice pour nous plonger dans
toutes ces ambiances champêtres, charmantes et parfois
décoiffantes !
Liège,
Salle Philharmonique, le vendredi 19 mars à 18 heures et 20 heures
Bruxelles,
PBA, le samedi 20 mars à 11 heures et à 14 heures
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Les
compositrices |
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La
place de la femme dans la vie musicale a considérablement
évolué depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale,
particulièrement pour la femme compositrice qui eut bien
des difficultés à se faire reconnaître de ses rivaux
masculins, lesquels défendaient avec superbe leur
soi-disante supériorité. Mais a-t-elle pour autant trouvé
sa véritable place dans la société contemporaine ? On
n'en est plus au XVIIIe siècle et aux déclarations de
Johnson Samuel, distingué linguiste anglais, qui affirmait
: "Une femme qui compose, c’est un peu comme un chien
qui marche sur ses pattes de derrière. Ce qu’il fait
n’est pas bien fait, mais vous êtes surpris de le voir
faire". Cependant, on est étonné de voir à quel
point l’émancipation de la femme dans le domaine musical
reste encore limitée à certaines activités et à
certaines sphères géographiques. Pour nous en rendre
compte, nous avons demandé à Pascale François, auteur
d’un mémoire sur les femmes compositrices, de bien
vouloir nous autoriser à reproduire ce travail qui est une
somme impressionnante susceptible de combler une importante
lacune dans le travail des historiens de la musique. Selon
notre habitude, nous publierons ce dossier sous forme d’un
feuilleton qui, de mois en mois, nous aidera à remettre nos
idées en place et à effacer nos préjugés.
Notre
dossier Femmes compositrices
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