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L'Europe classique et le jazz
Entre divertissement et contestation
Introduction
A l'aube du XXe
siècle, l'Europe s'ouvre au monde entier. Le vieux continent fait preuve
d'une curiosité insatiable et découvre des cultures lointaines et
étonnantes. L'univers artistique en est bouleversé. La musique, elle
aussi, participera à ce grand courant d'exotisme. Tandis que l'écriture
musicale subit une véritable révolution grâce aux recherches d'Arnold
Schoenberg sur la tonalité, viennent d'ailleurs rythmes inconnus et
sonorités surprenantes. Une nouvelle conception de l'art est née,
bouleversant les traditions et ouvrant la porte au modernisme de ce début
de siècle. Aux États-Unis, les Noirs , toujours sous le joug de
l'oppression, avaient créé leur propre musique issue du blues, des
spirituals, des fanfares et des rythmes hérités de leur passé africain.
Elle s'imprégna aussi de la mesure régulière des cantiques protestants,
des danses de salon et des autres formes importées d'Europe. L'absence
d'instruction musicale et l'utilisation d'instruments insolites
contribueront à la transformer en une musique originale. Par dérision ou
tout simplement par plaisir, les Blancs adoptent les rythmes dynamiques et
fluctuants des fanfares noires et créent leurs propres orchestres. Or,
c'est cette musique-là que l'Europe rencontrera en premier lieu. Le
premier contact avec la musique noire est fait de superficialité au
travers d'orchestres tels que les Dixieland, imitation blanche de la
musique noire de la Nouvelle-Orléans.
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