Festival des Midis-Minimes 2003
Présentation

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Diversité, découvertes, rencontres, surprises marquent cette fois encore la programmation du 17e festival des Midis-Minimes. Pour un public mélomane avide de curiosités, 45 concerts variés abordent une large palette de genres et de styles qui constituent notre inépuisable héritage musical. 45 minutes de musique quotidienne pour se détendre, apprendre, savourer et découvrir. Qui pourra encore dire qu’il ne sait que faire cet été à Bruxelles ?

D’emblée, le festival débute par une rencontre inattendue entre la viole de gambe, sous l’archet de Philippe Pierlot, et le hardingfele, ou handangerfele, violon populaire norvégien dont la décoration recherchée rivalise avec celle de la viole, joué par le norvégien Nils Økland. Les quatre cordes sympathiques (son produit par résonance) qui caractérisent cet instrument surprenant lui confèrent une sonorité riche en harmoniques qui promet un dialogue des plus intéressants avec la viole de gambe.

Comme le veut maintenant la tradition, à chaque jour de la semaine correspond un cycle :

Est-Ouest/Nord-Sud
Cette année, notre voyage du lundi, à la découverte des musiques dites du monde, nous entraînera d’abord dans une traversée Nord/Sud de l’Afrique avec les séduisantes chansons judéo-marocaines de Zahava Seewald et son ensemble, l’étonnant art vocal malgache aux rythmes accompagnés de raclements de gorges du trio Tiharea, et, au rythme des tambours des danses du Burundi. Retour ensuite en Europe avec des chansons populaires italiennes, des danses folkloriques flamandes et wallonnes, et des polyphonies géorgiennes, tchèques ou bulgares.

Musique ancienne
Par « musique ancienne », on désigne généralement toute musique historique dont la pratique exige des techniques et des connaissances différentes de celle que notre tradition classique, issue du XIXe siècle, nous enseigne. Autrement dit, la période qui précède celle de la création des conservatoires. Départ cette année, au début du XVe siècle avec Dunstable, compositeur anglais, dont l’art polyphonique s’inscrit en réaction à l’art gothique dans la Renaissance naissante. Traversons ensuite l’Europe pour découvrir les sonorités chaleureuses de la Renaissance espagnole. Arrêtons-nous enfin au XVIIe siècle, d’abord avec des airs français et italiens, dans une interprétation magistrale de Jean-François Novelli, l’un des ténors français les plus en vue. Retour en Angleterre ensuite, où l’art du consort de viole acquit ses titres de noblesse, et enfin en Italie avec l’inépuisable inventivité mélodique des violonistes, dont Leoni est une figure marquante.

XVIIIe
La musique du XVIIIe siècle, par sa diversité et par les personnalités de certains compositeurs qui la marquèrent mérite qu’on lui consacre un cycle entier.
Siècle des Lumières, le XVIIIe est aussi siècle de transformation : évolution de la pensée, révolutions sociales… La musique d’abord baroque adopte un style galant pour devenir classique avant d’annoncer le romantisme. C’est aussi le siècle de Johann Sebastian Bach que nous mettrons particulièrement à l’honneur à travers quatre concerts. Cantates, concertos, sonates et partitas témoigneront du génie de ce musicien dont la disparition marque la fin de la période baroque. Parmi les compositeurs de la seconde moitié du siècle présentés cette année, citons les incontournables Haydn, Mozart, Boccherini.

XIXe-XXIe
Les XIXe, XXe, et les quelques années qui constituent déjà le XXIe siècle, ont connu plus de courants musicaux différents que toute l’histoire de notre musique occidentale. Le choix est donc vaste. De Schubert avec le superbe quatuor La jeune fille et la mort à Christoffels dans une reprise de sa Missa Brevis créée en 2002 à la Cathédrale Saint-Michel de Bruxelles, en passant par Beethoven, Lekeu, Jongen, Chostakovitch, Isshii, Scelsi, pour ne citer que les plus connus, ce n’est qu’un aperçu à peine représentatif que nous proposons. Nous vous donnons donc d’ores et déjà rendez-vous l’année prochaine pour compléter l’exploration de ces trois siècles.

Récital
La notion de virtuose apparaît rapidement après la création de la musique instrumentale et le traitement de la voix en soliste, c’est-à-dire avec l’avènement du baroque. Au XIXe siècle, ces musiciens d’exception, souvent auteur de leur répertoire, vont rencontrer un succès inimaginable auprès du public, laissant à la postérité une quantité impressionnante d’œuvres virtuoses pour un instrument, avec ou sans accompagnement de piano. C’est pourquoi cette année, nous avons voulu le cycle de récital multiple. Chanteurs et pianistes partageront l’affiche avec des virtuoses du violon et du violoncelle. Les voix des sopranos Sophie Karthäuser et Anne Mertens alterneront avec les doigts des pianistes Bernard Lemmens, Jan Michiels, Inge Spinette, Eliane Reyes, Edna Stern et Vasily Ilisavsky. Nous entendrons également l’étonnante virtuosité de la violoniste Sandrine Cantoreggi et la fougue hispanique du violoncelliste Pablo de Naverán.

A travers cette répartition journalière tout au long de l’été, trois semaines particulières développeront chacune un thème :

Musique sacrée
Difficile de réaliser une programmation couvrant toute l’histoire de la musique occidentale sans aborder la musique sacrée. L’architecture et les arts en témoignent et les opus musicaux le confirment, la ferveur religieuse a de tout temps suscité la création de chef-d’œuvres. Des chants polyphoniques du XVe, des motets italiens du début XVIIe, des cantates de Bach, une messe contemporaine, des chants sacrés traditionnels corses, autant de manifestations du sacré à travers l’art des sons.

Avec ou sans archet
Il existe trois techniques de production du son par l’intermédiaire de cordes : le pincement (luth, guitare), technique la plus ancienne dont on trouve trace dès l’Antiquité, la percussion (piano), et le frottement (instruments à archet). Si la famille du violon qui acquit sa renommée du XVIe au XXe siècle, est la plus illustre représentante de cette dernière catégorie, citons tout de même la viole et la vièle à roue, que l’on retrouve dans de nombreuses traditions musicales européennes.

Vent d’Est
L’ouverture annoncée de l’Europe vers l’Est nous procure un merveilleux prétexte pour aborder la richesse inventive et expressive des musiques de ces régions. Si le répertoire instrumental baroque est encore mal connu, les chef-d’œuvres du XXe siècle ne se comptent plus. D’emblée les noms de compositeurs s’imposent, Chostakovitch, Prokofiev, Rachmaninov, pour ne citer que ceux que nous entendrons.

Bernard Mouton, directeur artistique

 

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