Musique de Noël
 
 

Disques autour de Noël - Introduction

 
Bach - Oratoio de Noël - BB5563

 

 

 

 

La Nativité et la fête de Noël constituent le fil conducteur de la présente liste. Depuis longtemps, cette fête, installée au plus noir de l'hiver, donne lieu à des musiques hautes en couleurs.

Durant les trois premiers siècles de la chrétienté, la fête de la naissance de Jésus n'était pas célébrée. Ce n'est qu'au cours du IVe siècle qu'on commence à la célébrer sans que l'on puisse se fonder sur une date fournie par la tradition : en Orient, on fête la nativité le 6 janvier, en Occident c'est le 25 décembre. Selon la thèse communement admise, on suppose que l'enjeu était moins la recherche de la date exacte que sa coïncidence avec la célébration, au solstice d'hiver, de la "nouvelle lumière".

Dans l'imagination populaire, Noël est une fête liée à la nuit. Pourtant sa célébration nocturne est bien moins ancienne que celle de Pâques. Si la lumière est célébrée d'un bout à l'autre des offices de Noël, la nuit y est à peine mentionnée.

La coutume de la crèche de Noël remonte à saint François d'Assise, celle de l'arbre de Noël aux mystères du Moyen Age, où le sapin figurait l'arbre du paradis. La légende du Père Noël dispensateur de cadeaux trouve sa source en Angleterre, à la fin du XVIIe siècle.

Parfois des mondes profanes se mêlent au religieux. Ainsi, si l'on se penche sur les origines des Noëls français, on découvre la naissance de cette poésie populaire chantée dans des adaptations, en français, des chants latins de la fête des fous (AA3665). Ces chants se sont rapidement intégrés à des divertissements, à des farces pastorales et à des mystères de la Nativité. Dès le début, les thèmes pieux, les pastorales tirés du récit évangélique et la grossièreté populaire se sont intimement mélangés.

Le même phénomène se retrouve du côté anglais. Le terme carol désignait une chanson caractérisée par l'alternance d'un refrain à danser chanté en choeur et de strophes chantées par un soliste. Par étapes, cette forme quitte le monde profane pour rejoindre le répertoire sacré sous forme de louange à la Vierge Marie ou de chant de Noël. Et ce n'est qu'à partir de la Réforme que le terme carol est appliqué à tout chant de Noël, quelle que soit sa forme ou son origine.

En Italie, c'est à la fin du XVIIe siècle que naît une coutume musicale : des bergers des Abruzzes descendent sur Rome pendant l'Avent et viennent jouer en duo devant la Crèche. L'un des bergers joue du chalumeau, un instrument assez primitif à anche unique, l'autre de la musette. Les deux instruments chantent en voix parallèles sur un bourdon tenu par la musette. C'est ainsi que naît le genre de la pastorale qui allait traverser toute la musique de Noël de l'ère baroque, depuis les Concertos grossos de Corelli, Locatelli ou Torelli, jusqu'à l'Oratorio de Noël de Bach. Elle est caractérisée par ses balancements rythmiques, par sa mesure assez lente et l'imitation des instruments populaires des bergers.

Le Romantisme a délaissé cette fête populaire. Quelques pièces ou mélodies de circonstance, un décor pour un opéra, voilà l'essentiel de ce que nous ont laissé les grands compositeurs du XIXe siècle.

De nos jours, Noël est devenu avant tout une affaire commerciale. Les éditeurs de disques réunissent quelques grosses pointures de leur catalogue et invitent quelques artistes venus d'autres horizons pour un "cross-over" entre musique classique et variétés. Étalonné au millimètre par le marketing, voici un article de Noël pseudo "smart" qui vous épargne tout effort douloureux au moment du choix de vos cadeaux : ce "glamour", plein de strass bon ton, se vend comme des petits pains, pardon comme des petites bûches...

Benoit van Langenhove



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