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Un sujet d’intérêt secondaire ?En musique, la curiosité n’est jamais un vilain défaut. Ce serait plutôt une vertu peu pratiquée.Vous abordez votre 36e enregistrement du Winterreise ? D’accord, aucun risque de vous fourvoyer dans un répertoire dit mineur. Mais encore faudra-t-il que l’interprète apporte quelque chose de plus que ses prédécesseurs, ce qui ne se produit pas toutes les décades…À côté du lied allemand et de la mélodie française, il existe des territoires moins fréquentés par les interprètes et les mélomanes. Pour les premiers, question de marketing… Pour les seconds, comme pour les premiers, affaire de paresse. Pour négliger ces planètes accessoires de la galaxie du chant, les arguments ne manquent pas : idiomes incommodes, compositeurs taxés de «petits maîtres sans originalité » même si on ne les a pratiquement jamais entendus et – disgrâce ultime – remugles de terroir… Cet élitisme fécond en préjugés réduit, par exemple, les répertoires mélodiques du Nord, d’Europe centrale ou du monde anglo-saxon à des apparitions exceptionnelles (et commercialement insignifiantes) dans les salles comme chez les disquaires. Avec quelques alibis pratiques et d’impact fugitif tels Grieg, Janacek ou Britten… Ajoutons que les Nordiques eux-mêmes n’arrangent pas leur problème. Ils cultivent généralement une sorte timidité, voire de complexe d’infériorité, à l’égard de leur production musicale. Une interprète de l’aura de Anne Sofie von Otter – qui a pourtant beaucoup fait au disque pour ce répertoire – ne semble pas loin de s’excuser lorsque, en début de récital, elle glisse quelques mélodies de Nielsen ou de Peterson-Berger. Avec l’air de dire « Je suis de là-bas, j’y tiens, alors soyez gentils d’écouter ces petites choses avant que je n’aborde ce pourquoi vous êtes venus »… Un des buts de ce dossier est de contrer ce vilain pli.
Et si ce seul but était atteint chez l'un ou l'autre lecteur, nous
n’aurions pas perdu notre temps…
Sommaire "La mélodie nordique"
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