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Que faut-il écouter ?
En ce qui concerne la musique scandinave, il existe une abondante
production discographique présentant non seulement une production musicale
haute en couleurs et très soignée, mais encore des voix – majoritairement
féminines - expertes et d’une grande beauté (ce n’est pas le cas de tous
les folklores). Cette production est surtout norvégienne.
Il serait cependant dommageable et réducteur, dans ce cas, de ne pas
entrer aussi sur le terrain de la mélodie instrumentale. Cette remarque
concerne notamment l’extraordinaire littérature – on pourrait d’ailleurs
parler de véritable école – du violon de Hardanger (le « hardingfele »
norvégien). D’une séduction harmonique très particulière, cet instrument
doté de cordes sympathiques a connu et connaît une succession de virtuoses
se passant le flambeau dans un authentique processus de «tradition» où la
réinterprétation personnelle n’est pourtant nullement exclue.
La proximité du hardingfele avec la voix humaine (à laquelle, aujourd’hui
en tout cas, il sert aussi fréquemment d’accompagnateur) est plus que liée
à des parentés de sonorité, elle procède aussi d’une communion de
répertoire. Il se dit qu’au plus fort du piétisme scandinave, lorsque le
hardingfele, instrument des fêtes et de la danse, fut considéré parfois
comme un élément de séduction diabolique – ou du moins une manifestation
d’indécence – son répertoire mélodique se dissimula en partie dans le
chant. Ce qui, dans un climat de conviction luthérienne exacerbée, était
refusé au ménétrier à proximité du temple ne pouvait pas être empêché chez
la bergère partie dans la montagne...
À propos de bergères, le répertoire traditionnel scandinave propose entre
autres cette forme très particulière que sont les « appels de berger » (ku
lok en norvégien), monodies a capella d’une virtuosité étonnamment
acrobatique. De ces appels, destinés à regrouper le bétail dispersé dans
la nature, on trouve des traces explicites jusque dans Grieg. Celui-ci ne
s’est jamais donné pour ambition de « folkloriser » sa musique mais, comme
beaucoup de compositeurs scandinaves, il a baigné dans l’ambiance musicale
traditionnelle – et rurale - de son pays, à une époque où, dans d’autres
régions d’Europe, ce type de références n’était plus considéré comme
essentiel.
Un autre instrument important dans l’aire nordique est la cithare, surtout
pratiquée en Finlande sous l’appellation de kantele (instrument
emblématique de la mythologie finnoise), mais aussi présente en Norvège
sous la forme du langeleik.
Au niveau des voix actuelles (en dehors de nombreux « documents d’époque »
où l’authenticité de l’interprète l’emportait souvent
sur ses qualités vocales
intrinsèques), on a la chance de bénéficier de chanteurs – et surtout de
chanteuses – dont la formation technique très soignée s’accompagne d’une
totale intégration du matériau traditionnel et de son esprit. On
recommandera notamment :
… mais il existe
d’autres voix intéressantes, notamment en Norvège.
Dans le formidable répertoire du violon de Hardanger, on peut citer -
parmi nombre de musiciens de qualité - le grand
Sigbjørn Bernhoft Osa, virtuose aujourd’hui disparu, la jeune et très
douée Åse Teigland, ainsi que
Hallvard T. Bjørgum, très actif au disque.
Quelques disques à écouter :
Pour la voix :
NB : il faut citer
aussi un bel enregistrement (repris par ailleurs dans la discographie
classique à propos de Geirr Tveitt) comprenant 50 mélodies populaires du
Hardanger collationnées par ce compositeur et chantées par Reidun Horvei (
SIMAX PSC 1132 ) .
Pour le hardinfele :
Åse Teigland - Dansarsteinen 1998 - NOR-CD
9829
The best of S. Bernhoft Osa - Buen
Kulturverkstad (MC) BKMC 26 / 27 / 28 / 29 / 1
Pour une approche d’ensemble, où l’on retrouve les instruments et
accessoirement la voix :
Consultez à cet égard
l’intéressant Guide de la musique traditionnelle norvégienne,
publié avec l’appui du Conseil norvégien des Affaires culturelles. Il
présente une substantielle discographie. Voyez à ce sujet sur le web :
www.fono.no/folknettnorway .
En ce qui concerne l’héritage mélodique « pseudo-traditionnel » danois –
qu’il convient de citer ici malgré son caractère hybride
:
-
les enregistrements d’Aksel
Schiøtz (1933 -1946) sont reparus, dans d’excellentes conditions
techniques, sous le label DANACORD, essentiellement sous les références
DACOCD 455 / 456 / 457 / 458.
NB : il serait injuste
de ne pas mentionner aussi le trop peu connu ténor danois
Kurt Westi, disponible pour Nielsen (K.
Westi + Metz Kontrapunkt 32047) mais dont divers autres
enregistrements n’ont pas reparu à ce jour en CD, victimes de leur
appartenance à un label trop international.
(1)
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"La mélodie nordique"
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