Claudio MONTEVERDI
(1567 - 1643)
Par Laurent Jäger & Benoit van Langenhove
Le livret d' Orfeo Prologue La “Musique” invite l’assistance à écouter le chant d’Orphée. Acte I Orphée est sur le point d’épouser Eurydice. Pâtres et bergers fêtent l’événement et le prient de chanter. Acte II Orphée, marié, est heureux. Une messagère arrive et lui apprend qu’Eurydice vient de mourir accidentellement. Orphée décide d’aller la chercher aux Enfers. Acte III Orphée arrive à l’entrée des Enfers. Charon défend le passage. Orphée parvient, grâce à son chant, à traverser le fleuve sans encombre. Acte IV Proserpine, femme de Pluton, intercède en faveur d’Orphée et convainc celui-ci de relacher Eurydice. Pluton y met une condition: Orphée ne devra pas porter son regard sur son épouse pendant le retour. Celui-ci brave involontairement l’interdit et perd définitivement Eurydice. Acte V Revenu sur terre, Orphée pleure la mort de sa belle. Apollon apparaît et l’invite à le rejoindre dans les Cieux, d’où il pourra contempler éternellement l’image de sa bien-aimée. Pâtres et bergers se réjouissent…
La partition Monteverdi était à la fois un homme de la Renaissance et de l'époque baroque. Son opéra, divisé en cinq actes, alterne les ritournelles instrumentales, des choeurs entrecoupés de duos et trios, et le nouveau stilo recitativo, la monodie accompagnée plus en phase avec la recherche de l'expression individuelle de l'âme, de l'émotion que l'art collectif de la polyphonie de la Renaissance. L'écriture des ritournelles et des choeurs est encore tributaire du passé, du monde du madrigal et de l'intermezzo.
L'Orfeo de Monteverdi est admiré comme
le premier grand chef-d'oeuvre de la riche histoire de l'opéra a s'être
maintenu au répertoire. Il offre un riche mélange entre le mythe grec et
les conventions dramatiques des années 1600, entre la tradition du madrigal
et la nouveauté de la monodie accompagnée. La distribution La Musica (La Musique), soprano Nymphes et bergers, esprits
infernaux et Bacchantes. Discographie sélective L’Orfeo revit le jour en 1904 dans une adaptation de Vincent d’Indy. La version revue par Respighi (référence Médiathèque: BM7165) vaut d’être écoutée pour son côté lyrique et le respect que Respighi portait à la version originale (malgré quelques réserves pour l’une ou l’autre faute de goût). Toutes les versions présentes à la Médiathèque s’inscrivent dans le souci qu’ont les “ baroqueux ” de restaurer la version la plus proche des conceptions supposées de l’époque. Le résultat de ces recherches est très intéressant. Onze versions disponibles en CD, dont la version Respighi signalée ci-dessus. Des dix autres versions, cinq se tiennent de très près au point de vue de la qualité de l'interprétation. Harnoncourt 69 (BM7145) est toujours au “top” avec une excellente distribution dont émergent L. Kosma (Orfeo), très touchant, C. Berberian (Silvia, La Speranza), N. Simkowsky (Caronte), R. Hansmann (La Musica et Eurydice). Jürgens 74 (BM7146) avec A. Reynolds (Proserpina, La Messagiera), J. Bauman (La Speranza), A. Malto (Caronte). Gardiner 87 (BM7150) avec A.-S. Von Otter (La Messagiera), A. Rolfe-Johnson (Orfeo), D. Montague (Proserpina). Garrido 96 (BM7153) avec M.-C. Kiehr (La Musica, La Speranza), V. Torres (Orfeo), A. Abete (Caronte). Jacobs 95 (BM7152) avec L. Dale (Orfeo), A. Scholl (La Speranza), P. Gérimon (Caronte). Suivent alors: Pickett 92 (BM7151) avec J.-M. Ainsley (Orfeo) et C. Robson (La Speranza). Corboz 68 (BM7144) avec l’excellent E. Tappy (Orfeo) et L. Sarti (La Messagiera). Corboz 85 (BM7149) avec A. Michaël (La Speranza), G. Quilico (Orfeo) et D. Borst (Proserpina). Vartolo 97 (BM7154) avec l’excellent A. Carmignani (Orfeo). Rogers-Medlam 84 (BM7148) m’a un peu déçu. Quelques appréciations : Pickett a des choix instrumentaux audacieux et plaisants. L’air de Caronte du début du IIIe acte “O tu ch’innanzi morte” est sublime. La “Speranza” est équitablement partagée entre soprano et contre-ténor, avec bonheur des deux côtés. La version Garrido avec des interprètes peu ou pas connus est excellente et a été couronnée par un “Diapason d’or”, ce qui est mérité. Seule, C. Watkinson (La Messagiera, Corboz 85) m’a vraiment déçu par une justesse défaillante. N. Rogers (Orfeo dans Jürgens et Rogers-Medlam) ne m’a pas emballé. Pour connaitre la distribution complète et la disponibilité, cliquez sur la référence Médiathèque. Bibliographie BEAUSSANT, Philippe, Le chant d'Orphée
selon Monteverdi, Fayard, 2002 Liens L'Avant-Scène Opéra a consacré son n° 5 et son n° 206 à l'Orfeo L'article sur Monteverdi dans l'Encyclopédie Hachette La biographie de Monteverdi sur le site de Radio-France La biographie de Monteverdi (en anglais) sur le site de la BBC Pour en savoir plus sur le mythe d'Orphée
Représentations en Belgique Bruxelles,
la
Monnaie, du 2 au
12 mai
2002 Représentations dans le monde
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